La Nasa poursuit son projet de capture d'un astéroïde pour l'amener à proximité de la Terre afin de faciliter son exploration et y envoyer gambader des hommes. Parmi les idées en lice, deux concepts ont été retenus : le « big bag », pour envelopper l'astéroïde, et les bras robotisés, pour prélever un bloc rocheux. Décision finale d'ici la fin de l'année.

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    Identifier, rediriger et explorer : c'est en ces termes que l'on peut qualifier la mission de capture d’un astéroïde que planifie la Nasa et baptisée ARMARM (Asteroid Redirect Mission). D'ici à la fin de l'année, le concept qui permettra de capturer l'astéroïde et l'amener près de la Terre sera choisi. Seules deux techniques sont encore à l'étude. L'option A qui prévoit l'utilisation d'un big bag et la B, plus difficile, qui parie sur l'utilisation de bras robotisés.

    Ce choix influera sur celui de l'astéroïde cible. Avec le big bag, la Nasa se limitera à un objet d'une dizaine de mètres. Avec l'autre option, elle visera un astéroïde de 100 à 500 m de diamètre non pas pour le capturer mais pour y prélever un bloc rocheux de belle taille, d'où l'utilisation de bras robotisés.

    Quelle que soit l'option choisie, l'objet sera inséré autour de la Lune sur une orbite d'une très grande stabilité (plus de cent ans) à 75.000 km de sa surface. Telle qu'elle est planifiée, le lancement de cette mission est prévu en 2019, une date plutôt surprenante compte tenu des incertitudes sur les financements futurs de la Nasa et l'état d'avancement du développement du lanceur lourd SLS (Space Launch System, pour système de lancement spatial) et de l'Orion-MPCV.

    Formes et structures de l'astéroïde 2011 MD déduites des observations (vue d'artiste). © Nasa/JPL

    Formes et structures de l'astéroïde 2011 MD déduites des observations (vue d'artiste). © Nasa/JPL

    Six astéroïdes sont déjà sélectionnés par la Nasa

    Quant au choix de la cible, la Nasa se donne jusqu'à un an avant le lancement pour le trouver. Pour ce faire, elle utilise une armada de télescopestélescopes terrestres et spatiaux qui recherchent et sélectionnent les candidats les plus intéressants. Pour chaque astéroïde identifié comme une cible potentielle, de nombreux critères sont étudiés : sa forme, sa taille, son taux de rotation, ses couleurscouleurs, sa composition et ses caractéristiques de surface. Dans l'espace, cette tâche est dévolue aux satellites SpitzerSpitzer et Neowise. En prime, cette surveillance du ciel amène les astronomesastronomes à découvrir des astéroïdes ou des bolidesbolides potentiellement dangereux pour la Terre.

    Résultat, une liste de six astéroïdes candidats. Trois pour l'option A (les astéroïdes 2009 BD, 2013 EC20 et 2011 MD) et trois pour l'option B (les astéroïdes Itokawa, 2008 EV5 et Bennu). L'astéroïde Itokawa n'est pas inconnu des astronomes. La sonde japonaise Hayabusa l'a visité en 2005. Quant à Bennu, des échantillons de sa surface seront récupérés et ramenés par la sonde Osiris-Rex de la Nasa avant la fin de cette décennie (lancement en 2016).

    Il y a quelques semaines, Spitzer a été utilisé pour en savoir plus sur 2011 MD, un astéroïde découvert en 2011 par le programme Linear. Profitant d'un passage à proximité de la Terre, Spitzer l'a caractérisé comme jamais auparavant. On sait aujourd'hui qu'il mesure environ 6 m et qu'il est très peu dense avec une porositéporosité de 65 %. Cela signifie que les deux tiers de l'astéroïde sont vides ! En clair, ce n'est pas un corps compact. Il s'agit très vraisemblablement d'un tas de débris liés par les seules forces gravitationnellesforces gravitationnelles ou d'un objet avec un cœur solidesolide entouré d'un nuagenuage de débris de plus petites tailles.