Le lancement d’Atlantis était le dernier d’une navette mais certainement pas le dernier vol d’un engin américain. Déjà se profilent de nouveaux vaisseaux qui succéderont aux navettes et ne se contenteront pas de rejoindre l’ISS.


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    La dernière mission de la navette Atlantis, qui vient de s'amarre à la Station spatiale internationale, donne le coup d'envoi de l'ère du transport spatial privé. Pour les États-Unis, cette sous-traitance à des entreprises pourrait être le moyen le plus rapide à mettre en place pour envoyer des hommes dans l'espace indépendamment des Russes, même si la Nasa a en développement un système de transport de remplacement de la navette. La Nasa projette en effet de faire appel à des sociétés privées pour emmener du matériel et des astronautes sur l'ISS. Pour le matériel, un premier vol est prévu en fin d'année. Pour les astronautes, en revanche, il faudra patienter plusieurs années avant que le privé ne prenne le relais. En attendant, les astronautes américains auront recours à des capsules russes SoyouzSoyouz pour se rendre sur l'ISS et revenir sur Terre.

    La navette est présentée un peu vite comme le premier système de transport spatial réutilisable. Cet engin se compose de trois éléments principaux. Un orbiteur, qui abrite l'équipage et la charge utile, un grand réservoir externe de couleur orange qui contient le carburant des moteurs principaux, et deux propulseurspropulseurs auxiliaires à poudre (SRB, Solid Rocket BoostersBoosters) accolés à ce grand réservoir. Ces deux boosters fournissent une grande partie de l'énergieénergie nécessaire au décollage au cours des deux premières minutes du vol. Quant au grand réservoir, il se sépare de l'orbiteur environ 8 minutes après le décollage.

    Les quatre projets retenus par la Nasa dans le cadre de CCDev avec Dragon de SpaceX, le CST-100 de Boeing, le New Shepard à décollage et atterrissage verticaux de Blue Origin et l'engin ailé de Sierra Nevada (de haut en bas et de gauche à droite). © DR

    Les quatre projets retenus par la Nasa dans le cadre de CCDev avec Dragon de SpaceX, le CST-100 de Boeing, le New Shepard à décollage et atterrissage verticaux de Blue Origin et l'engin ailé de Sierra Nevada (de haut en bas et de gauche à droite). © DR

    Trop chère, la navette

    Seul l'orbiteur est réutilisable, alors qu'à l'origine les boosters étaient conçus pour l'être également et même plusieurs fois. Le caractère réutilisable de l'orbiteur lui-même est relatif. Plusieurs mois de maintenance et une remise en état de la protection thermique sont nécessaires entre chaque vol pour un coût de plusieurs millions de dollars.

    Malgré son succès industriel et technologique, la navette a été un échec au regard de l'objectif initial, à savoir réduire drastiquement le tarif de l'accès à l'espace. Quant à son coût global, il est toutefois à relativiser. En 42 ans, les navettes spatiales n'auront coûté que... l'équivalent de quatre mois du budget annuel du Pentagone en 2011 (192 milliards de dollars).

    Pour les remplacer, la Nasa s'appuiera vraisemblablement sur des capsules de type ApolloApollo. Trois des concurrents du programme CCDev, SpaceX, Boeing et Blue Origin, ont choisi d'en développer une et la Nasa poursuit la mise au point de son Multi-Purpose Crew Vehicle (MPCV). Seule Sierra Nevada fait le pari d'un engin ailé.

    Ce retour en force des capsules s'explique par la nouvelle façon d'accéder à l'espace qui différencie le lancement de passagers du fret. Comme il s'agit de projets commerciaux, on peut raisonnablement penser que le marché va déterminer quelle est la meilleure approche.