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Les agences spatiales russe (Roscosmos) et américaine (Nasa) ont profité du lancement de deux astronautes pour une mission d’un an à bord de la Station pour faire le point sur l'avenir du complexe orbitalcomplexe orbital. Il n'est plus question de séparer le secteur russe de la Station du reste du complexe orbital, comme l'avait envisagé un temps la Russie.
De toute façon, cette séparationséparation semblait bien difficile à réaliser, voire impossible. La Station spatialeStation spatiale n'est pas un simple mécano. Les modules sont reliés les uns aux autres pour assurer une continuité mécanique et sont parcourus de nombreux câbles et canalisationscanalisations d'alimentation électrique, de transfert de données, de liaison de vidéos et d'une fibre optiquefibre optique pour la télémétrie. Et ce n'est pas tout. L'assemblage de l'ISS a été possible en raison de la flotte des navettes de la Nasa. Or, aujourd'hui, ni la Nasa, ni Roscosmos n'ont d'appareil similaire qui pourrait remplacer les capacités de la navette. Bref, il est plus logique pour la Russie de s'en tenir au programme actuel.
Les deux chefs des agences ont confirmé la décision de la Nasa qui, en janvier, avait annoncé que la durée de vie de la Station spatiale internationale était prolongée de quatre années jusqu'en 2024. Ils sont en attente de la décision des autres partenaires du programme qui ne se sont pas encore officiellement prononcés sur ce sujet comme le Japon, les pays membres de l'Esa et le Canada.
Il ne fait guère de doute que tous accepteront cette prolongation, d'autant plus qu'un récent rapport de la Nasa montre qu'il est possible d'utiliser le complexe orbital en toute sécurité jusqu'en 2028, soit trente ans après le lancement des deux premiers modules de l'ISS (le russe Zarya et le nœudnœud de jonction américain Unity en novembre 1998).
Le segment russe de la Station spatiale internationale restera finalement rattaché à la structure. © Nasa, DR
Préparer les futurs voyages humains vers Mars
Sans surprise, la décision russe de rester à bord de l'ISS a agréablement surpris les partenaires du programme. Cette décision s'accompagnait également d'une proposition de constructionconstruction d'un nouveau complexe orbital en remplacement de l'actuelle ISS à réaliser dans un partenariat élargi à tous les pays qui souhaiteraient y participer, dont la Chine. Une proposition accueillie fraîchement par la Nasa qui n'a évidemment pas d'ISS-2 en projet. De toute façon, le financement et la construction d'un futur complexe orbital n'est pas une priorité pour l'après-Station. Il est plutôt préféré une coopération autour d'un premier voyage humain à destination de Mars (décennie 2030).
Un monde sans station spatiale n'est cependant pas envisageable. À défaut d'être une réussite scientifique, la Station est surtout un succès politique et technologique sans précédent dans l'histoire de la conquête spatiale. Malgré ce retour scientifique bien en deçà des attentes initiales, la Station spatiale a montré son intérêt dans de nombreux domaines des sciences de la vie, la recherche et la démonstration de nouvelles technologies. Elle est également utilisée pour préparer les astronautes aux expéditions de longue durée dans l'espace, comme les éventuels futurs voyages vers Mars.
Pour William Gerstenmaier, administrateur adjoint de la Nasa pour l'exploration spatiale habitée, il doit y avoir une suite au programme de la Station. Et c'est le privé qui va s'en charger. L'idée de la Nasa est de louer des capacités orbitalesorbitales en fonction de ses besoins. C'est pourquoi, comme elle l'a fait pour le transport spatial de fret et l'acheminement de ses astronautes à bord de l'ISS, elle pourrait être amenée à encourager et aider des firmes privées dans le développement et la construction de complexes orbitaux.