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Après des années à ne pas communiquer sur l'état d'avancement de son projet d'avion spatial, au point que l'on pouvait penser qu'il était abandonné, Airbus Espace annonce qu'un essai d'une maquette à échelle réduite devrait avoir lieu ce printemps, à Singapour. L'information, qui nous a été confirmée par Airbus Espace, a été reprise sur le site Space.com. L'entreprise européenne s'est exprimée lors du Salon aéronautique de Singapour, qui a eu lieu 11 au 16 février, où était exposée une maquette.
Airbus Espace a précisé que ce modèle réduit, long de 5 mètres, de 4 mètres d'envergure et d'un poids de 150 kgkg, sera largué depuis un hélicoptère. L'essai sera réalisé au large des côtes singapouriennes, à quelque 4.000 mètres d'altitude. En 2015, ce même prototype sera de nouveau testé mais à partir d'une altitude plus élevée (100.000 pieds, soit environ 30.000 m), depuis un ballon stratosphérique.
Le Spaceplane d'Airbus Espace, ici vu dans sa configuration de 2007. Il est conçu pour des vols à la frontière de l'espace. Par convention, cette frontière entre la Terre et l'espace a été fixée à 100 km d'altitude. © Airbus Espace
Pas de vol touristique avant la décennie 2020
L'idée est de valider la forme du Spaceplane (c'est le nom que lui donne Airbus Espace) et de caractériser certaines phases de la mission, de la rentrée au vol horizontal avant l'atterrissage. La forme de l'engin a évolué depuis la présentation du projet en 2007, lors du Salon du Bourget. L'empennage en canard (les deux ailettes au neznez de l'avion) a disparu et le design de l'aile a été revue. Elle apparaît de forme plus classique.
Équipé de deux turboréacteurs à double flux, installés latéralement à l'arrière du fuselage, le Spaceplane ressemble à un jet d'affaires. Mais il est également doté d'un moteur fuséefusée fonctionnant avec un mélange d'oxygèneoxygène liquideliquide et de méthane. Il est conçu pour transporter 4 personnes à une centaine de kilomètres d'altitude d'où ils pourront voir la rotondité de la Terre jusque dans un rayon de mille kilomètres environ, discerner la fine couche atmosphérique et le noir de l'espace. À cela s'ajoutent trois minutes d'apesanteurapesanteur.
Aujourd'hui, personne chez Airbus Espace ne s'aventure à donner une date d'entrée en service de cet avion spatial. Prudent, Christophe Chavagnac, le responsable du projet, estime qu'il faudrait encore au moins huit années avant qu'une version opérationnelle du Spaceplane vole.
À la différence des autres entreprises qui développent également un avion pour transporter des passagers à la frontière de l'espacefrontière de l'espace, comme Virgin Galactic ou XCor Aerospace, Airbus Espace a fait le choix de n'être qu'un constructeur. En d'autres termes, il n'opérera pas son avion spatialavion spatial mais le vendra à qui voudra bien l'acheter.