au sommaire
À travers l'histoire des civilisations, la mer a souvent été un obstacle. Pourtant, l'Homme dépend de l'eau et on oublie trop souvent cette évidence, y compris de nos jours.
Les chutes Athabasca sont des chutes d'eau situées dans le parc national de Jasper, au Canada. © PiConsti, CC by-sa 2.0
Histoire de l’eau à travers les civilisations
Peu à peu, les Hommes s'installent sur les cours inférieurs du TigreTigre et de l'Euphrate, le long de la vallée du Nil, dans la plaine de l'Indus, le long du fleuve Jaune. Ainsi naissent les grandes civilisations : les pluies insuffisantes, l'inondationinondation qui ne se fait pas, ou mal, et il faut inventer l'irrigationirrigation et le nilomètre. En Chine, la culture du riz nécessite une rigoureuse maîtrise de l'eau. Qu'adviennent un changement brutal, une sécheressesécheresse durable et la civilisation peut disparaître.
Mais si l'eau est nécessaire, « avant de devenir un lien, la mer a longtemps été un obstacle. Une navigation digne de ce nom n'a guère commencé avant la seconde moitié du IIIe millénaire avec les navigations égyptiennes vers Byblos, ou, mieux encore, avec l'essor, au IIe millénaire, des voiliers des Cyclades » (F. Braudel, La Méditerranée). Le long des côtes, on pratique d'abord le cabotage et puis on se lance vers l'inconnu : les Phéniciens, les Carthaginois, maîtres incontestés de la Méditerranée franchissent Gibraltar et longent les premiers les côtes de l'Afrique. Puis, les Scandinaves naviguent de fleuve en fleuve à travers toute l'Europe jusqu'à l'Orient islamo-byzantin, fondé Kiev et Novgorod. Au Moyen Âge, Gênes, Pise et Venise « tiennent » la Méditerranée, puis les Portugais partent explorer le monde. Aujourd'hui, les océans sont des routes banales pour des trafics intenses, lourds, dangereux, polluants, sans foi ni loi.
L'eau dans la mythologie et la religion
L'eau est aussi mythologie et religion : l'eau primordiale, Brahmanda, l'œuf du Monde, est couvé à la surface des eaux. Mircéa Eliade dit bien que « les eaux symbolisent la substance primordiale dont naissent toutes les formes et dans lesquelles elles reviennent, par régression ou cataclysme » (Traité d'histoire des religions). Chez les Grecs, Poséidon ne sort de son empire océanique que sur son char attelé de deux chevaux à crinière d'or et sabots d'airain.
Triomphe de Neptune (Poséidon). © DR, reproduction et utilisation interdites
Combien de sources, de fontaines sacrées depuis la Préhistoire, voire de fleuves sacrés ? Combien de punitions par un déluge, qu'il soit de l'Ancien Testament ou bien grec (envoyé par Zeus, il détruit la race de bronze...), iranien ou encore indien ? Le scénario est toujours le même.
L'estran est la partie du littoral entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées. © C. König, reproduction et utilisation interdites
L'eau et l'histoire des techniques
L'histoire des techniques non plus, n'est pas avare de prouesses concernant l'eau :
- l'irrigation,
- l'égout,
- le moulin,
- la vis d'ArchimèdeArchimède,
- la pompe,
- la machine à vapeur,
- la turbine.
Et si, au Moyen Âge, l'eau était aussi précieuse comme énergie que le pétrole aujourd'hui, la quête de l'eau n'est pas prête de s'arrêter : guerre de l'eau, conquêtes, maîtrise de territoire stratégiques... la Terre elle-même ne suffit plus ! Alors faudra-t-il aller sur Mars pour chercher l'eau, ce futur or bleu ?
Une étendue de glace d'eau sur Mars, figée au fond d'un cratère de 35 km de large et 2 km de profondeur, situé près du pôle nord de la planète. Cette image spectaculaire a été obtenue le 28 juillet 2005 grâce à l'équipe de G. Neukum, de l'université de Berlin, et à la caméra à haute résolution HRSC, embarquée sur la sonde Mars Express. © ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
Quoi qu'il en soit, découvrez à présent tout de l'eau dans ce dossier, du cycle de l'eau à la pollution de l'eau en passant par la circulation océanique, le niveau des mers et l'eau potable. Nous abordons également ici la problématique des maladies liées à l'eau.