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L'intensité des coups de foudre (lightning) en moyenne sur l'année 2011 dans 48 États aux États-Unis. © National Lightning Detection Network
Le Giec a rappelé, il y a peu, l'importance de maintenir l'augmentation de la température moyenne globale de la planète en dessous du seuil des 2 °C. Au-delà, il n'existe plus aucune garantie que le système dynamique décrivant le climat de notre planète, avec ses couplages complexes entre atmosphère, océan et biosphère, reste stable. Il n'est pas encore trop tard pour agir, mais si l'humanité continue à fonctionner selon les règles du « business as usual » en libérant massivement du dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, cette augmentation de température pourrait bien atteindre au minimum 4 °C à l'horizon 2100.
Un groupe de climatologuesclimatologues états-uniens s'est demandé ce qu'il adviendrait de la fréquence annuelle des éclairséclairs dans ce scénario, notamment aux États-Unis. Ils ont trouvé une réponse crédible qu'ils exposent dans un article de Science. Le problème semble de prime abord de bien peu d'importance par rapport aux menaces qui pèsent sur l'humanité du fait de la fontefonte en cours des Inlandsis ou de la disparition des récifs coralliens. Tel est le cas, certainement. Toutefois, une recrudescence des éclairs cela signifie un plus grand nombre d'incendies en forêt, puisque la moitié d'entre eux sont causés par la foudrefoudre, et aussi plus de victimes lesquelles représentent chaque année quelques centaines à un millier de décès. Mais ce qui est le plus préoccupant dans l'hypothèse d'une accentuation annuelle du nombre d'éclairs sur TerreTerre, c'est l'augmentation probable de la production de certains oxydes d'azoteoxydes d'azote qui l'accompagne, car ils peuvent jouer un rôle important dans la chimie de l’atmosphère.
Des images impressionnantes d'éclairs lors d'orages aux États-Unis. © Pecos Hank, YouTube
12 % d’éclairs en plus par degré supplémentaire
Pour connaître l'influence du réchauffement climatiqueréchauffement climatique sur la fréquence annuelle des éclairs aux États-Unis, les chercheurs sont partis de l'hypothèse qu'elle dépendait pour l'essentiel de deux facteurs : l'augmentation des précipitationsprécipitations et l'accroissement de ce qu'ils appellent l'énergie potentielleénergie potentielle de convectionconvection disponible (en anglais, Convective Available Potential Energy ou CAPE). C'est la quantité d'énergie (exprimée en joulesjoules par kilogrammekilogramme) qu'a une parcelle d'airair plus chaude que son environnement ce qui se traduit par une poussée ascensionnelle due à la force d'ArchimèdeArchimède.
Ils ont testé cette hypothèse en confrontant les données météorologiques collectées concernant ces deux facteurs avec le comptage des éclairs sur le territoire des États-Unis, effectué en 2011, avec le National Lightning Detection Network, un réseau de détecteurs. Ils ont découvert que 77 % de la variation du nombre des éclairs pouvait être prédit en se basant effectivement sur ces deux facteurs.
Sur cette base, ils ont ensuite nourri 11 des modèles climatiquesmodèles climatiques utilisés pour tenter de prédire l'évolution du climat au cours de ce siècle. Il semble que pour chaque degré supplémentaire en ce qui concerne l'élévation de la température globale, ces modèles prédisent qu'il y aura une augmentation d'environ 12 % du nombre d'éclairs aux États-Unis.