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L'ozoneozone est d'une part essentiel à la vie sur Terre et d'autre part polluant et nocif. Dans la stratosphère, il absorbe les rayons UV, protégeant ainsi la surface de la Terre des rayons cancérigènes du SoleilSoleil. Il est également présent dans la troposphère, où son rôle est différent. C'est alors l'un des principaux oxydants contribuant à la pollution urbaine. Cette couche d’ozone peut toutefois être détruite par des gazgaz sources contenant des halogèneshalogènes.
On parle souvent du chlorechlore ou du bromebrome comme agents destructeurs de l'ozone troposphérique. Si les réactions sont plutôt bien comprises, un grand mystère plane encore autour de la destruction de l'ozone au-dessus des océans. Le processus est particulièrement important et inclurait l'iodeiode, un halogène très réactifréactif, dont on ne connaît pas la source d'émissionémission exacte. Jusqu'à présent, les émissions d'iode dans l'atmosphère étaient attribuées aux composés organiques de celui-ci, notamment l'iodure de méthyle (CH3I), gaz abondamment émis dans l'océan par le phytoplancton.
De façon naturelle, à l'interface airair-mer, des composés iodés réduisent le niveau d'ozone troposphérique sur une région. Ces gaz halogénés inhibent alors le réchauffement lié à la formation d'ozone.
Destruction de l'ozone dans les océans : l'ozone (O3) réagit avec les ions iodures (I-), ce qui produit de l’acide hypoiodeux (HOI) et du diiode (I2). © Carpenter et al., Nature Geoscience
L'origine des émissions d’oxyde d'iode, destructeur de l'ozone
Néanmoins, les sources organiques ne peuvent pas expliquer les importantes concentrations d'oxyde d'iode dans les océans tropicaux. La majorité de l'oxyde d'iode, agent destructeur de la couche d'ozone, viendrait donc d'une autre source marine inconnue. Récemment, une équipe de chimistes anglais a montré qu'une grande partie des émissions d'iode dans l'atmosphèreatmosphère s'expliquaient par l'émission d'acideacide hypoiodeux (HIO) et de diiode (I2).
À partir d'expériences en laboratoire, ils ont découvert que la réaction dans l'océan faisait intervenir l'ionion iodure (I-) et l'ozone, expliquant ainsi 75 % des émissions d'oxyde d'iode à l'interface air-mer, sur l'océan Atlantique. Cette réaction révèle une importante rétroaction négative pour l’ozone. En effet, plus il y a d'ozone, plus les halogènes gazeux se forment pour le détruire. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Geoscience.
Le mécanisme de libération d'iode dans l'atmosphère est particulièrement important sur les océans tropicaux, où les mesures montrent qu'il y a plus d'ions iodure disponibles dans l'eau de mer pour réagir avec l'ozone. En outre, le phénomène est plus rapide dans l'eau chaude. La rétroaction négativerétroaction négative agit très probablement comme un processus dépolluant sur les villes côtières, détruisant l'ozone troposphérique émis en zone urbaine.