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Il existerait à ce jour plus de 700 sous-marins en circulation dans le monde, dont 600 seraient militaires, les 100 autres étant à usage civil. Voilà les chiffres avancés par Stockton Rush, qui n'est autre qu'un passionné du monde sous-marin ayant cofondé l'entreprise américaine OceanGate Inc. en 2009. Depuis, elle met le sous-marin AntidoteAntidote à la disposition de ses clients, qu'ils soient industriels, cinéastes ou chercheurs. Problème : ce véhicule subaquatique doté d'un dôme en verre ne peut pas descendre au-delà de 305 m de profondeur, ce qui limite considérablement son usage.
Pour s'affranchir de cette contrainte, et par la même occasion démocratiser l'accès aux grandes profondeurs, OceanGate s'est associée au Laboratoire de physiquephysique appliquée de l'université Washington (APL-UW) pour développer un nouveau sous-marin qui serait léger, facile à mettre en œuvre et surtout, bien plus abordable pour les personnes en ayant besoin. Après 18 mois de recherches et plus de 20 concepts imaginés, un modèle a finalement été choisi : le Cyclops. Parmi ses spécificités principales, notons qu'il est prévu pour véhiculer cinq personnes jusqu'à 3.000 m de profondeur, là où aujourd'hui seulement quelques sous-marins habités océanographiques peuvent se rendre.
Le Cyclops aura la forme d'une balle de fusil, la pointe étant dirigée vers l'arrière. L'avant sera pour sa part occupé par un dôme hémisphérique de 1,5 m de diamètre, en verre borosilicate de 10,2 cm d'épaisseur. Il offrira une vision à 180° aux deux passagers assis sur les sièges avant, qui seront d'ailleurs entrés dans le sous-marin par ce dôme. La coque de 17,8 cm d'épaisseur ne sera pas en acieracier, mais bien en fibre de carbone. Des tests de résistancerésistance ont déjà été conduits en partenariat avec Boeing. Ils se sont montrés concluants, témoignant ainsi que la coque pouvait être construite avec une disposition des couches de fibres (épaisseur de 0,3175 cm) qui n'engendre pas de faiblesse dans la structure.
Le sous-marin Cyclops pourra embarquer une charge utile de 500 kg. Il se manœuvrera à l'aide d'un joystick et de nombreuses commandes automatisées pour simplifier son utilisation. Le pilote pourra également compter sur deux sonars, un bidimensionnel et un tridimensionnel. © MultiVuOnlineVideo, YouTube
Un sous-marin affranchi de son navire de transport
La mise en œuvre du Cyclops, qui mesure 5,5 m de long pour 3,3 m de large et 2,3 m de haut, sera facilitée par le fait qu'il ne nécessite pas de navire de transport adapté, ce qui réduit également ses coûts d'utilisation. Une fois mis à l'eau, l'engin de seulement 8,6 t adoptera une position verticale, avant de descendre à la vitessevitesse de 100 m/mn. Les sièges des passagers et du pilote pivoteront alors de manière à ce que l'assise reste horizontale.
Une fois arrivé au fond, le Cyclops se remettra à l'horizontale et pourra alors évoluer à la vitesse de 3,5 nœudsnœuds (soit environ 6,5 km/h), sachant que ses batteries lithium-polymères lui procureront une autonomieautonomie de 8 h. Elles serviront également à alimenter l'éclairage extérieur LedLed de 5.000 lumenslumens. La vitesse de remontée sera de 100 m/mn. Détail d'importance, les réserves en airair permettront aux cinq passagers de tenir bon 96 h durant en cas de problème.
Le Cyclops ne craint pas les ROV
Avec Cyclops, les deux partenaires espèrent faciliter l'accès aux abysses au plus grand nombre, en développant le marché des sous-marins privés. Ils visent tout particulièrement les industries pétrolières, gazières ou minières, ainsi que les exploitants pharmaceutiques, la recherche scientifique et pourquoi pas le secteur du tourisme. C'est une autre force du projet. En développant un sous-marin utile à plusieurs domaines, ses coûts de production pourraient diminuer. De quoi le rendre encore plus accessible.
Les responsables du projet croient bien évidemment en cet engin malgré la concurrence faite par les ROV (pour remotely operated vehicle), ces robotsrobots sous-marins téléguidés par un câble depuis la surface. En effet, le Cyclops permettrait aux chercheurs de réaliser des observations directes, et ainsi de se faire une idée plus précise de l'environnement qui les entoure : par exemple, mieux connaître la position de leurs sondes dans un milieu donné. En effet, leur champ de vision ne sera pas réduit à celui d'une caméra (cas pour les ROV) ou par le faible diamètre des hublots des sous-marins plus anciens. Finalement, si tout se passe bien, la constructionconstruction d'un modèle pouvant descendre à 6.000 m est prévue.