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Un récif corallien plein de vie le long de la côte nord-est de l'Australie. Environ 54 % des récifs mondiaux seraient menacés de disparition à court ou moyen terme. © AFP photo/Pew Environment Group/Lucy Trippett
Les réserves marines permettent bien une reconstitution progressive des stocks au-delà de leur périmètre, dans les zones de pêche riveraines, révèle une étude australienne publiée vendredi qui confirme ainsi une théorie souvent contestée par les pêcheurs professionnels. Les scientifiques ont utilisé l'ADN pour cartographier la propagation des petites « truites de corail » (Plectropomus leopardus, de la famille des barsbars et mérous) et « perches à raies bleues » (Lutjanus kasmira)) depuis la zone de frai située sur la barrière de la grande île Keppel, une aire marine protégée (AMP) où la pêche est interdite.
« Nous avons découvert que les réserves marines, qui couvrent environ 28 % des 700 hectares de la zone récifale des îles Keppel, avaient généré la moitié des jeunes poissons, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur » de leurs limites géographiques, a indiqué Hugo Harrison, chef de l'équipe du centre d'excellence pour les études sur le récif corallien du Conseil de la recherche australien (Arc). « L'étude apporte des preuves formelles que les populations de poissons dans les aires ouvertes à la pêche peuvent être reconstituées grâce aux populations des réserves marines », a-t-il affirmé.
Ce travail, publié dans le journal spécialisé Current Biology, est le premier à prouver cette théorie parfois contestée par l'industrie de la pêche, selon Garry Russ, coauteur des travaux. La Grande Barrière de corailGrande Barrière de corail australienne est le plus grand récif corallien au monde. Elle s'étend sur 2.300 km et est constituée de 3.000 systèmes récifaux et de centaines d'îles tropicales. Elle abrite au moins 1.500 espècesespèces de poissons et une trentaine de baleines, dauphins et marsouinsmarsouins.