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L'énergie - et la technologie permettant de la maîtriser - a largement façonné la civilisation moderne depuis deux siècles. Cependant, si nous voulons conserver les acquis positifs de cette civilisation et limiter le réchauffement climatique, il va falloir se passer des énergies fossiles. L'Homme espère pouvoir les remplacer dans quelques décennies par des énergies renouvelables, comme le solaire et l'éolien. En ce qui concerne l'énergie nucléaire, la fusion contrôlée fait rêver mais, pour le moment, il ne s'agit encore que d'un rêve justement. L'énergie de la fissionfission, quant à elle, sera encore utilisée pendant un certain temps pour rester dans les objectifs de la COP 21.
L'avenir ne semble guère reluisant même si certains, comme Peter Diamandis, espèrent que d'ici la moitié du XXIe siècle des percées technologiques puissent nous conduire à un monde d'abondance. En attendant, un groupe de chercheurs vient de publier un article dans le journal Nature Climate Change qui incite un peu plus au pessimisme ou, pour le moins, qui précise un autre défi à relever.
Qu'est-ce que la production hydroélectrique ? La réponse en vidéo. © EDFriviereterritoire, YouTube
En effet, que les centrales thermiques produisent de l'électricité en brûlant du charbon, du gazgaz, du pétrolepétrole ou de l'uranium, la chaleurchaleur produite doit servir un même but : chauffer de l'eau. Le rendement de ces machines dépend aussi de la température du milieu extérieur dans lequel cette eau est finalement rejetée. C'est une conséquence directe de lois de base de la thermodynamiquethermodynamique.
Une production électrique vulnérable à au moins 60 %
Or, les modèles climatiques prévoient une baisse de la pluviosité dans certaines régions de la planète, et donc des ressources en eau, fussent-elles pour faire de l'hydroélectricitéhydroélectricité. Ils prédisent aussi des augmentations de la température moyenne. Il n'est donc pas difficile d'imaginer que ces contraintes vont impacter d'une façon ou d'une autre la production d’électricité. Les chercheurs ont donc essayé d'évaluer quel serait cet impact au niveau mondiale à l'horizon 2040-2069. Rappelons qu'actuellement, 98 % de cette production dépend des centrales thermoélectriques et hydroélectriques.
En se basant sur ce que l'on sait des relations entre les ressources en eau déjà utilisées par 24.515 centrales hydroélectriques et 1.427 centrales thermoélectriques de par le monde, l'électricité produite pourrait bien diminuer d'au moins 60 % et peut-être plus dans le futur. Les régions qui apparaissent les plus vulnérables sont les États-Unis, le sud de l'Amérique du Sud, l'Afrique australe, l'Europe centrale et du Sud, l'Asie du Sud et l'Australie méridionale.
Malgré tout, des progrès technologiques dans le rendement de toutes ces centrales et leur localisation dans des régions plus riches en eau, par exemple au bord des mers et océans, devraient pouvoir compenser en partie cette perte de productivité. La meilleure solution serait sans doute de limiter le plus possible le réchauffement climatique. La géoingénierie reste encore une carte trop hasardeuse à jouer mais peut-être que les progrès dans la capture et la séquestration du carbone, sans oublier dans la technologie de l'énergie solaire, finiront par être vraiment payants et surtout rapidement.