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Stanley Kays, D.S. Yang et S.V. Pennisi de l'Université de Géorgie ont testé une trentaine de plantes ornementales pour identifier celles qui sont les plus efficaces pour dépolluer l'airair.
Les vainqueurs de ces éliminatoires sont le lierre (Hedera Helix), l'asperge de Spenger (Asparagus densiflorus), l'Hemigraphis alternata, la misère pourpre (Tradescantia pallida) et l'Hoya carnosa. Ces cinq plantes qualifiées de « supers ornementales » ont les plus forts taux d'élimination des contaminants volatils.
L’asperge de Spenger (Asparagus densiflorus) est une plante ornementale appréciée pour son l’allure étrange. Elle le sera bientôt aussi pour ses vertus dépolluantes. ©UGA
« L'idée que les plantes absorbent les composés volatils n'est pas tant une surprise que la pauvreté de la qualité de l'air que nous avons mesurée dans les maisons » s'étonne Stanley Kays. L'air intérieur concentre de grandes quantités de Composés Organiques VolatilsComposés Organiques Volatils (COV), parfois à des doses 100 fois supérieures à celle de l'air extérieur. Ces COV, comme les benzènebenzène, toluènetoluène, octane, alpha-pinène et TCE, testés sur les plantes ornementales, proviennent des colles, des moquettesmoquettes, des peintures ou encore des solvantssolvants qui tapissent nos intérieurs.
Ces polluants atmosphériques sont un réel danger pour la santé, ils sont responsables, entre autres, de problèmes d'asthmeasthme, de cancercancer, de désordres reproductifs et neurologiques. Ils provoqueraient plus de 1,6 million de morts par an selon une étude de l'Organisation Mondiale de la SantéOrganisation Mondiale de la Santé (2002).
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La phytoremédiation, c'est-à-dire la dépollution par les plantes, ici ornementales, est donc une voie prometteuse pour améliorer de manière significative la qualité de l'air intérieur. D'où l'engouement récent pour les vertus dépolluantes des plantes, qui feront d'ailleurs l'objet d'un prochain dossier sur Futura-Sciences.
Les mécanismes de cette phytoremédiation sont encore un mystère à percer. « Nous voulons aussi déterminer les espèces et le nombre de plantes nécessaires pour neutraliser les problèmes des contaminants dans les maisons et les bureaux » ajoute Stanley Kays, qui collabore dans le domaine de la phytoremédiation avec les chercheurs de l'Université de Konkuk à Séoul et l'Institut National de Recherche Horticole de Suwon en Corée.
Belles et utiles, ces plantes « supers ornementales » deviendront-elles omniprésentes dans nos maisons et nos bureaux ? Seront-elles un jour obligatoires pour des raisons de santé publique ?