En cette Journée mondiale de l’alimentation, Futura-Sciences revient sur le thème mis en avant par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture : « les coopératives agricoles nourrissent le monde ». Découvrez l'importance d’aider ces entreprises collectives pour lutter contre la faim et la pauvreté sévissant sur la planète.

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    Le 16 octobre correspond, depuis 1979, à la Journée mondiale de l'alimentation (JMA), un événement créé sous l'égide de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Actuellement, près d'une personne sur huit souffrirait de sous-nutrition sur la planète. Pourtant, les moyens existent pour éradiquer la faim et la pauvreté. 

    L'espoir repose notamment sur les épaules des petits producteurs du monde entier. Cependant, ils ne font pas toujours le poids dans le contexte économique actuel, face notamment aux lois dictées par les marchés nationaux et internationaux. La situation peut heureusement évoluer, comme le rappelle le thème du jour défini par la FAOFAO : « les coopératives agricoles nourrissent le monde ». 

    La crise alimentaire de 2007-2008 a vu les prix de certaines denrées s'envoler (+74 % pour le maïs et + 166 % pour le riz). Cette situation aurait pu être favorable aux petits exploitants, car un accroissement de leur productivité leur aurait par exemple permis de sortir de la pauvreté. Mais est-ce aussi évident, surtout dans les pays en voie de développement ? Malheureusement non, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les petits agriculteurs sont rarement informés des évolutions du marché. S'ils sont tenus au courant, ils doivent alors faire face à un second problème : le coût des intrants, c'est-à-dire des semences et des engrais, est extrêmement variable. Enfin, certains exploitants ne possèdent tout simplement pas les moyens techniques ou financiers requis pour acheminer leur production vers des sites de commercialisation.

    Le point, chiffres à l'appui, sur la sous-alimentation dans le monde. © Idé

    Le point, chiffres à l'appui, sur la sous-alimentation dans le monde. © Idé

    Une entreprise collective plaçant l’humain au centre

    Se rassembler au sein de communautés permet une lutte efficace contre tous ces problèmes. De nombreuses coopératives, des entreprises d'hommes et de femmes gérées collectivement, sont nées dans cette optique. L'humain est placé au centre des préoccupations, les bénéfices devant simplement être suffisants pour assurer la pérennité du système. Mais quels sont les avantages de telles structures ? 

    Un groupe présente une influence accrue par rapport à une personne isolée. Les coopératives sont aptes à négocier le prix des intrants (les quantités achetées sont plus importantes), mais aussi le coût de commercialisation des denrées alimentaires. Elles permettent également de mutualiser les compétences puis de faciliter leur transfert, notamment par la mise en place de formations. L'agriculteur peut renforcer son savoir, mieux s'autocritiquer et enfin, trouver des solutions adaptées à ses problèmes. Il peut acquérir un certain sens de l'innovation, pour s'adapter aux lois du marché par exemple.

    Dernier avantage, mais il est important : une coopérative influente formera plus facilement des alliances avec d'autres partenaires, qu'il s'agisse de groupements de producteurs, d'organismes de recherche ou de politiques. Au final, se réunir au sein de collectivités permettrait d'accroître la productivité (un moyen de lutte contre la faim) et probablement l'emploi.  


    Vidéo publiée par la FAO pour le Journée mondiale de l'alimentation. Les coopératives à promouvoir ne doivent pas être exclusivement agricoles. Les regroupements de pêcheurs ou de forestiers, par exemple, sont tout aussi importants. © FAO

    Les coopératives, la prochaine puissance économique ?

    Les coopératives (pas seulement agricoles) emploieraient environ 100.000 de personnes dans le monde, soit 20 % de plus que les multinationales, et compteraient approximativement... 1 milliard de membres ! En 2008, les 300 plus grands rassemblements de producteurs mondiaux ont fait un chiffre d'affaires cumulé de 1.100 milliards de dollars, soit l'équivalent du PIBPIB du Canada (10e économie mondiale). En Colombie, près de 500.000 exploitants de café seraient par exemple aidés en toute équité, tant pour la production que pour la commercialisation de leurs produits, par la Fédération nationale des planteurs de café. Ce groupement finance également des activités de recherche et de vulgarisation. 

    Soutenir le développement des coopératives reviendrait donc à apporter de l'aide aux petits producteurs, des acteurs primordiaux dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Après tout, 70 % des personnes souffrant de sous-nutrition ne vivent-elles pas dans des zones rurales, là où l'agriculture est reine ?