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L'éolien en mer suppose d'installer un élément sur le fond pour porter les mâts, une opération simple dans le principe... mais complexe en pratique. Plusieurs techniques sont connues : planter un pieu profondément enfoncé, réaliser un support métallique de grande taille ou poser une structure très lourde. C'est ce dernier procédé, la fondation gravitaire, qui a été choisi pour le futur parc éolien au large de Fécamp (Seine-Maritime), dans la Manche, mis en place à partir de 2018.
Mais comment amener en pleine mer, à l'emplacement de chaque éolienne, une structure qui doit peser de nombreuses centaines de tonnes ? Il faut alors des navires-grues de grandes tailles, gourmands en carburant, et des méthodes coûteuses en temps et en main d'œuvre. Une solution originale consiste... à les faire flotter. Il suffit alors de les tirer à l'aide de navires de gabarit modeste.
L'essai réalisé début février 2015, au départ du Havre, fut réussi : la structure de béton a coulé par 27 m de fond quand elle s'est emplie d'eau de ballast. © EDF, YouTube
Près de 500 MW en mer
Le procédé, baptisé Cranefree (« sans grue »), a été mis au point par l'entreprise suédoise Seatower. Les fondations en béton, de 1.800 tonnes, sont creuses et seront construites sur le port du Havre. Flottantes, ces fondations peuvent être tractées depuis la côte par trois remorqueurs classiques. Parvenue sur la position de l'éolienne, cette sorte de cloche est emplie d'eau et, tout simplement, coule. Cette technique novatrice a été validée en février 2015 dans une mer bien formée, comme disent les marins, et pourra donc être exploitée par ce futur parc sur un fond sableux à 27 m sous la surface.
Installé entre 13 et 22 km au large sur 67 km2, le parc éolien de Fécamp comprendra 83 éoliennes Haliade (Alstom), de 6 MW chacune. La puissance totale, 498 MW, représente la consommation électrique annuelleannuelle moyenne de plus de 770.000 habitants. Au large des côtes de la France métropolitaine, 14 zones ont été identifiées (dont deux en Méditerranée), pour une puissance potentielle de 15.000 MW, d'après l'association France énergie éolienne.