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Nom de code : Pleurote en forme d'huître (Pleurotus ostreatus). Mission : biodégrader des couches-culottes jetables. L'objectif est en passe d'être atteint, déclare une équipe de chercheurs de l'université autonome métropolitaine d'Azcapotzalco, au Mexique. En effet, les scientifiques ont fait pousser avec succès le pleurote sur un substrat à base de couches usagées.
Pour autant, la méthode n'est pas des plus simples : pour développer le champignon, les chercheurs ont utilisé des couches qui ne contenaient que des déchets liquidesliquides. Après avoir stérilisé les vêtements dans un autoclaveautoclave, ils ont ensuite broyé les restes de couches. Comme les pleurotes ont besoin, pour croître, d'une substance ligneuse, la lignine, les chercheurs ont mélangé au substrat stérilisé des marcs de raisin, de café ou d'ananasananas qui en sont naturellement pourvus.
Des spores de pleurote du commerce ont ensuite été semées sur le mélange de couches et de lignine. Le tout a été conservé pendant trois semaines dans un sac de plastiqueplastique, à une température et à un taux d'humidité contrôlés, et dans l'obscurité totale avant d'être exposé à la lumièrelumière.
Résultat, après 3 mois : il ne reste que 20 % du volumevolume et du poids du « terreau » ; un kilogrammekilogramme pouvant produire 200 à 300 grammes de champignons nourris à la cellulose originellement contenue dans les couches.
Pour les scientifiques, les pleurotes en forme d’huître cultivés au cours de leur expérience ne sont pas destinés à la commercialisation, mais pourraient être utilisés comme supplément alimentaire du bétail. © Jean-Pol Grandmont, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
Des pleurotes sains, énergétiques et goûteux
Heureux de leur récolte, les chercheurs ont consommé le champignon, sachant que la stérilisation supprimait tout contact avec d'éventuels contaminants ou parasitesparasites. En outre, les champignons présentaient la même quantité de protéinesprotéines, de lipideslipides, de vitaminesvitamines et de minérauxminéraux que de la levurelevure commerciale.
Les couches-culottes contiennent tout de même des matériaux non biodégradablesbiodégradables : du polyéthylènepolyéthylène ou du polypropylènepolypropylène imperméabilisant sur la face externe ainsi qu'un gelgel super-absorbant, du polyacrylate de sodiumsodium, sur la face interne.
Selon les auteurs de l'étude, ces matériaux synthétiques aideraient la croissance des champignons, en leur fournissant notamment des poches d'airair et de l'espace pour se développer. Ils indiquent que les matières en plastique peuvent être recyclées ultérieurement et proposent que les restes du gel super-absorbant soient ajoutés aux sols qui retiennent mal l'humidité, ce qui, en bonus, permettrait des économies d'irrigationirrigation.