Il y a quelques jours, Harvey et maintenant Irma. Les ouragans et leurs conséquences dramatiques font la Une des journaux depuis plusieurs semaines. Déjà en 2015, un rapport publié par une agence des Nations unies avait noté une augmentation des catastrophes naturelles. Sur les 20 dernières années, 335 évènements liés au climat avaient été décomptés par an.
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Article paru le 26 novembre 2015
Le récent rapport de l'UNISDR (Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes) fait le bilan des catastrophes naturelles dans le monde depuis 1995. Intitulé « Le coût humain des catastrophes liées au climat » (et téléchargeable sur le site de l’UNISDR), il montre que 90 % sont d'origine climatique : canicules, sécheresses, inondationsinondations et tempêtestempêtes. Elles ont tué 606.000 personnes en vingt ans et en ont affecté plus de 4,1 milliards, blessées ou devenues sans-abri.
Les phénomènes les plus dangereux sont les inondations et les tempêtes (47 % des évènements), qui ont touché 2,3 milliards de personnes, pour la plupart en Asie (95 %). Les tempêtes sont moins fréquentes que les inondations mais bien plus meurtrières : elles ont causé 242.000 morts. Les températures extrêmes, essentiellement les canicules mais aussi les grands froids, sont la deuxième cause de mortalité avec 164.000 décès en vingt ans (27 % du total de 606.000).
Inondations en Asie, canicules en Europe
Cinq pays concentrent le plus de catastrophes liées au climat :
- États-Unis : 472 ;
- Chine : 441 ;
- Inde : 288 ;
- Philippines : 274 ;
- Indonésie : 163.
En nombre de victimes, en revanche, le classement est différent : les deux pays les plus touchés sont la Chine et l'Inde. Pour les inondations, la quasi-totalité des victimes (95 %) se trouvent en Asie. Les pays riches subissent les canicules les plus meurtrières : l'Europe représente 90 % des victimes et la Russie a compté 55.000 morts durant le seul été 2010.
Le rapport met également en évidence une augmentation de la fréquence des catastrophes climatiques : la moyenne est de 335 par an entre 2005 and 2014, soit 14 % de plus qu'entre 1995 et 2004, et deux fois plus que le niveau de la période 1985-1995. Cependant, comme le rappelle Sébastien Hardy, de l'IRDIRD (Institut de recherche et développement) dans la vidéo ci-dessous, les catastrophes, d'une manière générale, sont de mieux en mieux documentées (par les assureurs et par les États).