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Pour ne pas franchir la limite critique d'un réchauffement climatique de 2 °C pour le siècle prochain, il faudrait fermer rapidement les centrales électriques à charbon. Une estimation prône la fermeture d’une centrale à charbon par semaine pendant 10 ans. Il semble pourtant que de tels objectifs ne pourront jamais être atteints. Le 17 décembre 2012, l'Agence internationale de l'énergieénergie (AIE) prévoyait dans son rapport que la consommation de charbon en 2017 devrait presque égaler celle du pétrolepétrole. Elle estime en effet que la consommation mondiale atteindra 4,32 milliards de tonnes équivalent pétrole (tep) contre 4,4 milliards de tonnes de pétrole.
Durant la première décennie du XXIe siècle, la moitié des nouveaux besoins énergétiques ont été satisfaits par le charbon. L'année dernière, la Chine, qui ouvre à tour de bras des centrales électriques à charbon, représentait 46,2 % de la consommation mondiale. Les prévisions estiment qu'en 2014, le cap des 50 % sera franchi. Aujourd'hui, la consommation de charbon représente 28 % de l'énergie consommée dans le monde. Mais d'ici 2017, le monde brûlera 1,2 milliard de tep de plus par an. C'est plus que la consommation actuelle de charbon des États-Unis et de la Russie réunis.
La France n'utilise le charbon que pour 3 % de sa consommation d'énergie totale. En 2011, elle atteint un taux d'indépendance énergétique de 53,5 %. Ce taux est défini comme le rapport entre l'énergie primaire produite par le pays et l'énergie primaire consommée. Si la facture énergétique française a légèrement baissé en 2010, une hausse du prix du gaz de 3 % est prévue pour janvier 2013. © Idé
La Chine et l'Inde sont les principaux demandeurs de charbon. Toutefois, l'Europe a également augmenté sa consommation de l'énergie qu'elle utilisait au XIXe siècle. La raison principale est que le charbon est moins cher que le gazgaz. Seuls les États-Unis, grands consommateurs d'énergie, ne sont pas impliqués dans cette course au charbon. Le pays a fait le pari de l'exploitation du gaz de schiste. « L'expérience américaine suggère qu'un marché du gaz plus efficace, des prix flexibles et des ressources non-conventionnelles domestiques produites de manière durable peuvent réduire la part du charbon dans le mix énergétique, les émissions de CO2 et la facture des consommateurs, sans nuire à la sécurité énergétique », défend Maria Van der Hoeven, la directrice de l'AIE. Gaz de schiste ou charbon, la France devra-t-elle choisir ?