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L'activité solaire n'est peut-être pas l'un des acteurs majeurs dans les changements climatiques survenus au cours du dernier millénaire. Jusqu'à aujourd'hui, on attribuait communément le petit âge glaciaire (couvrant la période 1450-1850) à une faible activité de notre astreastre. De même, l'anomalieanomalie climatique médiévale, marquée par un réchauffement régional important durant la période 950-1250, est majoritairement associée à une intense activité solaire. Néanmoins, le lien entre l'intensité du soleilsoleil et l'amplitude du changement associé est méconnu.
Dans une étude récemment parue dans la revue Nature Geoscience, une équipe de l'université d'Édimbourg propose une vaste analyse des différentes causes possibles des changements climatiqueschangements climatiques qui se sont produits dans l'hémisphère nord durant le dernier millénaire. Les scientifiques rapportent que jusque dans les années 1800, le principal moteur de la variabilité périodique de la température serait l'activité volcanique. Lors d'une grosse éruption, des milliards de particules en suspension sont émises dans la stratosphère. Ces aérosols, pris dans la circulation atmosphérique, agissent telle une couche écran, réfléchissant les rayons du soleil vers l'espace. L'éruption du Pinatubo par exemple a diminué la température globale moyenne de l'airair de 0,2 °C durant plus d'un an.
Beaucoup ont mis en exergue le fait qu'avant le petit âge glaciaire, l'activité solaire a été minimale durant 70 ans (c'est le minimum de Maunder). Mais un rapport du Conseil national de recherches du Canada indique que l'influence du soleil est certes perceptible, mais à l'échelle régionale plus que mondiale. © Nasa
L'équipe écossaise s'est concentrée sur le lien entre l'activité solaire et les variations de la température atmosphérique associées. Elle s'est servie pour cela d'un jeu de données de température reconstruites à partir d'archives historiques, comme les cernes de bois ou l'empreinte des coraux par exemple. Les profils de température ont ensuite été comparés aux simulations de différents modèles climatiques, dans lesquels les forçages externes, tels que l'activité solaire et les éruptions volcaniqueséruptions volcaniques, ou les forçages internes s'expriment plus ou moins fortement. Ils montrent que dans aucune des simulations, l'activité solaire ou la réponse de la Terre à ce forçage n'ont directement été liées aux fluctuations de la température.
Un soleil plus actif entraîne la destruction de l'ozone
Sur ces 1.000 dernières années, avant 1800, l'activité volcanique semble être le principal forçage externe agissant sur la température moyenne de l'air. En revanche, l'équipe rapporte que dès 1900, l'augmentation des émissionsémissions de gaz à effet de serre serait le forçage dominant sur la température. « L'influence du soleil sur le climatclimat passé est mal compris. Nous espérons que ces résultats aideront à améliorer notre compréhension de la façon dont les températures ont varié au cours des siècles passés, commente Andrew Schurer, principal auteur de l'article. Il y a encore beaucoup de choses que l'on ignore, le lien entre le soleil et les hivershivers anormalement froids au Royaume-Uni sont encore à l'étude par exemple. »
L'influence du soleil sur les grandes ères climatiques est incontestable. Le cycle de Milankovitchcycle de Milankovitch, impliqué dans l'établissement des périodes glaciairespériodes glaciaires, fait notamment intervenir la variation de la distance TerreTerre-Soleil, et l'inclinaison de l'axe de rotation de notre planète. Ces deux paramètres astronomiques modifient l'éclairement reçu par la Terre, et influencent donc intrinsèquement le climat. Les variations de l'activité solaire sont également impliquées dans la dynamique du climat. Si elles n'agissent pas directement sur la température, des études ont montré que les pics d’activité solaire réduisent le taux d'ozoneozone dans la couche stratosphérique. D'autres ont notamment montré que durant ces pics d'activité, une configuration similaire à l'événement La Niña se dessine dans le Pacifique équatorial.