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Données acquises entre 2000 et 2014 par plusieurs satellites de la Nasa. Sur cette carte de l’Arctique, on peut visualiser les variations de l’absorption du rayonnement solaire. Les valeurs les plus élevées (jusqu’à 50 watts par m2) sont en rouge. Ces tendances corroborent les observations de la diminution de la banquise dues à un réchauffement important de l’air dans cette région. © Nasa
À l'échelle mondiale, l'année 2014 qui vient de s'achever s'annonce comme la plus chaude jamais enregistrée depuis 1880, date des premiers relevés de température. Elle s'apprête donc à détrôner le précédent record de 2010. Quant à 2013, on se souvient qu'elle figurait dans le top 10. Signalons aussi que 2000-2010 fut déclarée la décennie la plus chaude. La température moyenne globale s'est ainsi élevée de 0,8 degré en plus d'un siècle et rares, aujourd'hui, sont les régions qui ne ressentent pas les effets de ces élévations de température.
De toutes, l'Arctique apparait comme celle qui éprouve les changements les plus importants. Comme nous le montrent les deux cartes présentées ici, la tendance à un réchauffement plus rapide que dans le reste du monde (2 à 3 fois plus vite) se confirme. Réalisées à partir des observations de plusieurs satellites de la NasaNasa, entre 2000 et 2014, les cartes mettent en relation l'accroissement de l'absorptionabsorption du rayonnement solaire par l'océan Arctique et la perte de glace de mer. L'airair qui se réchauffe réduit en effet significativement l'albédo, ce qui se traduit par une plus grande captation de l'énergieénergie solaire. Plus sombres, les eaux de surface libérées des glaces voient ainsi leurs températures augmentées. Ce qui n'est pas sans poser des problèmes comme celui de la fontefonte des clathrates -- vastes gisements au fond des océans, renfermant de grandes quantités d'hydrates de méthane (gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2)) --, à court ou moyen terme.
Sur cette carte de l’Arctique, les zones marquées en rouge sont les plus affectées par une diminution des glaces de mer. © Nasa
Moins de glace ancienne et plus d'énergie absorbée
Depuis 2000, le rythme d'accroissement du rayonnement solaire a augmenté de 5 % au cours de chaque été. L'équipe de chercheurs qui a compilé les données des instruments Ceres (Clouds and the Earth's RadiantRadiant Energy System) évalue à 10 wattswatts par m2 en moyenne, l'accroissement de l'énergie absorbée par l'ensemble de l'océan Arctique, au cours de cette période. Cela équivaut à une ampoule supplémentaire de 10 watts brillant continuellement tous les 3,2 m2, durant l'été polaire. Avec une valeur atteignant 50 watts par m2, la mer de Beaufort est une des régions les plus touchées. C'est aussi l'une des plus affectées par le retrait des glaces d'été. Dans l'Arctique, celles-ci diminuent au rythme de 13 % par décennie. Les scientifiques constatent que la saisonsaison de la fonte des glaces estivales commence en moyenne sept jours plus tôt qu'en 1982. Ils soulignent aussi que depuis 2000, la région a perdu quelque 1,4 million de km2 de glace pluriannuelle, de plus de 3 mètres d'épaisseur. La couverture s'amenuise, remplacée désormais par des couches de glace plus fragile, de moins de 2 mètres d'épaisseur.