En récompensant conjointement le Giec et Al Gore, le jury Nobel a fait des problèmes environnementaux un enjeu mondial.

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    La réduction de la calotte glaciaire, à 25 ans de distance, en 1979 et en 2005. © Nasa

    La réduction de la calotte glaciaire, à 25 ans de distance, en 1979 et en 2005. © Nasa

    Al Gore était pressenti. L'ancien vice-président des Etats-Unis, quand Bill Clinton était à la Maison Blanche, et perdant de l'élection présidentielle de 2000, s'est lancé dans une vaste opération de sensibilisation du public et des gouvernants de la planète sur le thème du réchauffement climatique. Son acte le plus connu est son documentaire, Une vérité qui dérange, récompensé par deux Oscars et par un succès populaire énorme. Un livre portant le même titre a également été publié.

    Quant au Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), il s'agit d'un vaste regroupement de scientifiques de différentes disciplines et de nombreux pays. Son rôle est de regrouper toutes les connaissances acquises sur les phénomènes liés à l'évolution du climat. Son dernier rapport, publié au début de l'année 2007, expose les hypothèses envisageable sur l'augmentation des températures d'ici à 2100, considérant une hausse de 3 °C comme le scénario le plus probable. C'est son président, l'Indien Rajendra Pachauri, qui recevra la récompense (au mois de décembre).

    Cette double nomination marque une évolution nette de ce prix Nobel. Longtemps attribué à des personnalités ayant œuvré pour réduire les conflits entre nations, il avait été attribué en 2006 à Muhammad Yunus, cet homme d'affaires bangladais qui a inventé le microcrédit pour aider les plus pauvres.

    Elle témoigne aussi d'une prise de conscience définitive des enjeux de la protection de l'environnement et de l'évolution probable du climat dans les prochaines décennies.