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Nipah virus electron micrograph Image courtesy of C.S. Goldsmith and P.E. Rollin (CDC), and K.B. Chua (Malaysia).
Le virus Nipah, qui tire son nom du village où il a été identifié la première fois en Malaisie, est normalement retrouvé chez certaines espècesespèces de chauves souris. Il a passé la barrière d'espèce en 1998 en infectant d'abord des troupeaux de porcs puis l'homme. Chez ce dernier, la maladie débute comme un syndrome grippal et peut évoluer vers une encéphalite et un coma. Elle a touché 256 personnes en Malaisie en 1999 dont 40 % sont décédés. Des traces de la présence du virus ont depuis été détectées au Bangladesh et au nord de l'Inde en 2001 et 2003, et au Cambodge en 2002 (travaux réalisés par une équipe de l'Institut Pasteur du Cambodge). Compte tenu de ce développement inquiétant, il est important de mettre au point rapidement des outils permettant de lutter efficacement contre ce virus.
Les chercheurs des équipes de Vincent Deubel de l'unité Biologie des Infections Virales Emergentes à l'Institut Pasteur et de Fabian Wild à l'unité Inserm 404 " Immunité et vaccinationvaccination " ont développé des vecteurs vaccinaux permettant d'exprimer les deux glycoprotéinesglycoprotéines responsables de l'entrée du virus dans l'organisme. Ces vecteurs ont été utilisés pour vacciner des hamsters, modèle animal caractérisé par les mêmes équipes et qui reproduit des lésions très similaires à celles observées chez l'homme. Les scientifiques ont montré chez ces animaux vaccinés que la production d'anticorpsanticorps neutralisants dirigés contre les protéinesprotéines virales empêche le développement du virus, dont aucune trace n'est retrouvée dans le sang, et prévient complètement la mortalité des animaux. De plus, du sérumsérum prélevé chez des hamsters préalablement immunisés et réinjecté dans des animaux témoins est également suffisant pour empêcher la prolifération du virus Nipah.
Ces résultats permettent d'envisager le développement de nouveaux vaccinsvaccins capables de protéger les populations humaines vivant dans les régions à risques où le virus se terre. En outre, la capacité des sérums à empêcher le développement viral laisse espérer qu'ils pourront dans le futur être utilisés comme traitement préventif ou curatifcuratif chez des individus ayant déclaré la maladie.