Chaque année, des millions d’oiseaux parcourent l’East Asian-Australasian Flyway qui relie la Nouvelle-Zélande à l’Arctique. Cependant, depuis 20 ans, ces oiseaux sont moins nombreux. Certaines espèces sont même à la limite de l’extinction. Le développement économique de l’Asie centrale, en faisant pression sur les estuaires, en serait responsable.

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    Les routes migratoires d’Asie centrale, avec en bleu la East Asian-Australasian Flyway. © US Fish and Wildlife Service, domaine public

    Les routes migratoires d’Asie centrale, avec en bleu la East Asian-Australasian Flyway. © US Fish and Wildlife Service, domaine public

    Vivre un éternel été. C'est ce que cherchent les oiseaux migrateurs au cours de leurs longs voyages. Richard Fuller, de l'Université du Queensland, est l'un des chercheurs qui tentent de comprendre les migrations de ces oiseaux arrivant chaque année en Australie et en Nouvelle-Zélande, terminus de l'East Asian-Australasian Flyway.

    Cette route migratoire, qui relie l'Arctique, lieu de reproduction, aux zones humides de l'hémisphère sud, est empruntée chaque année par des millions d'oiseaux d'eau. « Cet étonnant spectacle de la nature est menacé, se désole Richard Fuller. Certaines espèces qui empruntent cette route ont énormément décliné au cours des deux dernières décennies, avec la perte de millions d'oiseaux. »

    « On envisage actuellement de classer deux des espèces les plus communes sur la liste rouge des espèces menacées d'extinction car leurs populations ont décliné extrêmement vite et de manière dramatique » ajoute-t-il.

    Les raisons de ce déclin ne sont pas encore claires. Il y a certes eu une très forte réduction des zones humides en Australie, mais ce n'est pas suffisant pour expliquer ce déclin. Selon Richard Fuller, la dégradation des habitats des étapes de migration est plus inquiétante.

    Au cours de leurs migrations, les oiseaux font en effet des pauses pour se reposer et se nourrir, pour faire le plein, en somme. Ces haltes se font dans les zones humides, le plus particulièrement dans les riches estuairesestuaires de la Mer Jaune.

    Cliquer pour agrandir. Les estuaires des trois plus grands fleuves de Chine dans la Baie de Corée et la Mer Jaune : le Xi, le Hai et le Fleuve Jaune. © Jacques Descloitres, MODIS <em>Land Rapid Response Team</em>, Nasa / GSFC

    Cliquer pour agrandir. Les estuaires des trois plus grands fleuves de Chine dans la Baie de Corée et la Mer Jaune : le Xi, le Hai et le Fleuve Jaune. © Jacques Descloitres, MODIS Land Rapid Response Team, Nasa / GSFC

    Qui est le maillon faible ?

    Les habitats de ces estuaires sont malheureusement en forte régression, du fait du développement économique de cette région. Par exemple, la constructionconstruction d'une digue de 33 kilomètres en Corée du Sud a asséché 40.000 hectares de zones humides. La perte de cette étape aurait provoqué la mort de 100.000 oiseaux migrateursmigrateurs approximativement.

    Pour la conservation des oiseaux d'eau migrateurs, il est essentiel de préserver les zones humides des voies de migration. C'est très difficile car ces voies ignorent les frontières humaines et regroupent un grand nombre de pays. Par ailleurs, ces zones fonctionnent comme les maillons d'une chaîne et la destruction de l'une d'entre elles peut affaiblir voire briser ces routes migratoires.

    Ce fait est reconnu et les choses évoluent. Des accords internationauxaccords internationaux se mettent en place pour s'attaquer au problème. L'Australie a en effet signé des accords bilatéraux avec le Japon, le Chine et la Corée du Sud pour la protection des habitats des oiseaux migrateurs.