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A la suite de la première étude utilisant l'IRE sur l'animal, l'équipe du professeur Rubinsky vient de montrer que cette méthode permet d'ouvrir des pores dans des cellules sans toucher les tissus adjacents, notamment les vaisseaux sanguins. Cette découverte permet d'entrevoir pour cette technique un fort potentiel dans le domaine du traitement chirurgical peu invasifinvasif des tumeurs.
La technique d'électroporation est étudiée depuis les années 70, mais les chercheurs se sont plutôt intéressés à l'électroporation réversibleréversible, qui utilise des tensions assez basses, afin d'augmenter temporairement la perméabilité des membranes. Les pores ainsi créés se referment et la cellule survie. Cette technique est utilisée notamment pour faire pénétrer des gènes ou des médicaments dans les cellules.
Le début des travaux sur l'IRE découle de découvertes réalisées lors de l'expérimentation d'une puce 'bionique' capable de coupler des tissus cellulaires à des circuits électriques. En essayant de comprendre si la technique d'électroporation était adaptée pour la constructionconstruction de la puce, l'équipe du Pr. Rubinsky a découvert une gamme de courants électriquescourants électriques pour lesquels des dommages permanents sont causés à la membrane cellulairemembrane cellulaire sans générer de chaleurchaleur ni de dommage thermique.
Suite aux chirurgies réalisées sur 14 cochons, les chercheurs affirment que l'IRE surmonte les limites des techniques actuelles de chirurgie peu invasive utilisant la chaleur -hyperthermie ou radiofréquence- ou le froid -cryochirurgie-. En effet, l'utilisation de ces techniques cause des dommages structurels aux protéinesprotéines et aux tissus connectifs adjacents comme, par exemple, sur le conduit biliaire pour le cancer du foiecancer du foie, ou encore l'urètreurètre et les tissus nerveux pour le cancer de la prostatecancer de la prostate.
L'électroporation irréversible, elle, agit uniquement sur les membranes cellulaires laissant les fibres de collagènecollagène et autres tissus vasculaires intacts. Les traitements par la chaleur et le froid montrent aussi leurs limites lors du traitement des cellules directement adjacentes aux tissus sanguins, car le sang transfère la quantité de chaleur en dehors du site de traitement afin de maintenir une température stable. Au contraire, l'IRE permet de détruire les cellules cancéreuses jouxtant directement les vaisseaux sanguins sans que ceux-ci soient endommagés.
Cette méthode a été approuvée par la FDA (Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration) en novembre dernier et les chercheurs prévoient sa première utilisation sur l'homme cet été.