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© Darryl T. GwynneLe grillon des sauges
La saisonsaison des amours est enfin là dans cette région d'altitude à l'Ouest des Etats-Unis couverte de vertes prairies et de forêts de pins. Tremblez petits grillons des sauges, les femelles ne sont pas loin ! La reproduction étant une chose importante pour la survie de cette espèceespèce endémiqueendémique, il va bien falloir que les mâles soient convaincants et donnent le maximum pour engendrer une autre génération de grillons Cyphoderris strepitans.
Au point d'accepter le cannibalisme sexuel ? En effet. Durant la copulation, le mâle offre un curieux cadeau à la femelle : les extrémités charnues de ses ailes postérieures que la femelle mâchemâche tranquillement. Puis, elle ingére le liquideliquide -l'hémolymphehémolymphe- suintant des blessures qu'elle lui inflige. Pour le mâle, c'est cela ou rien. En plus, une fois l'acte terminé, compte-tenu de son état d'épuisement, ses chances de trouver une autre partenaire sont très minces... Le voici quasiment condamné à l'abstinence. Pas facile la vie de grillon !
Ce phénomène déjà très étudié intéresse même les psychologues. Andrew Clark de l'Université McMaster en Ontario (Canada) a lui aussi travaillé sur ce cas en coopération avec des chercheurs de l'Université d'Illinois (Etats-Unis). Il a trouvé une réponse qui expliquerait ce sacrifice consenti par le grillon des sauges : « le principal avantage pour le mâle, c'est que ce grignotage d'ailes occupe la femelle durant le temps dont il a besoin pour transférer le sperme ». De quoi peut-on être capable parfois pour avoir la paix...