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Désertification au pays dogon© UNESCO/ Wolf, Alfred
Dans les années 1950, dans un grand élan d'optimisme, on a pensé qu'il était possible de faire reculer les déserts de la planète. On pensait que des techniques telles que la pluie provoquée avec de l'iodure d'argentargent permettraient de favoriser les précipitations dans les régions sèches, que l'amélioration des techniques d'irrigation pourrait accroître la production agricole sur les terres arides et que grâce à l'élevage de sélection, le bétail consommerait moins d'eau. Pour résumer, on était convaincu que les technologies modernes pourraient réduire la pauvreté dans les régions arides de la planète.
Un demi-siècle plus tard, l'optimisme suscité par la technologie est retombé. La conviction selon laquelle nous étions capables de maîtriser le climatclimat a été balayée par les craintes quant à l'impact des activités humaines sur l'environnement, en particulier du fait du réchauffement de la planète.
Selon les prévisions climatologiques actuelles, les régions les plus arides du monde vont encore s'assécher. L'eau douceeau douce, qui est la ressource la plus précieuse qui soit dans les régions arides, vient à manquer même dans les régions tempérées. En dépit des progrès technologiques permettant de modifier génétiquement les organismes pour qu'ils résistent à la sécheressesécheresse et aux parasitesparasites, les pays arides font toujours partie des plus pauvres au monde.
Ces cinquante dernières années nous ont montré que la situation écologique et socioéconomique dans les régions arides ne dépend pas uniquement de facteurs tels que le climat, la qualité du sol, les ressources en eau et la nature de la végétation. La spéculation et les fluctuations vertigineuses du prix de certains produits, comme le coton par exemple, peuvent peser tout aussi fortement sur les revenus d'un fermier vivant dans un village rural au fin fond du Mali que les éventuelles sécheresses ou inondationsinondations.
Du réalisme à l'espoir
Malgré ces difficultés, des espoirs sont permis pour les régions arides. Le monde entier a reconnu la dégradation de la situation dans ces zones en proclamant l'année 2006 Année internationale des déserts et de la désertificationdésertification. Dix ans plu tôt, en 1996, a été adoptée la Convention des Nations Unies contre la Désertification pour « lutter contre la désertification et atténuer les effets de la sécheresse dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique... »
Depuis toujours, les régions arides sont au cœur des préoccupations de l'UNESCO lorsqu'elle s'efforce de promouvoir la coopération scientifique internationale en matièrematière de recherches sur les ressources naturelles. En 1951, l'Organisation a lancé son premier programme international de recherche sur les zones arides. Aujourd'hui, des initiatives telles que le Programme L'homme et la biosphèrebiosphère (MABMAB) et le Programme Hydrologique International (PHI) poursuivent sur la voie de l'innovation.
Ces deux programmes encadrent des projets de recherche menés dans des zones arides du monde entier, comme par exemple dans la réserve de biosphèreréserve de biosphère d'Omayed en Égypte où les Bédouins ont à leur disposition de l'eau potable saine grâce à l'énergieénergie solaire.
Impliquer les enfants et les enseignants
En vue d'aider les générations futures à lutter contre la désertification, un grand nombre de connaissances scientifiques actuelles ont été regroupées au sein d'un outil pédagogique destiné aux élèves des écoles primaires. Le « Kit pédagogique sur la lutte contre la désertification » informe élèves et enseignants sur les difficultés rencontrées dans les zones arides et fournit des exemples de petites choses que chacun peut faire dans ce domaine. Ce kit est désormais disponible en allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, français, hindi, mongol et russe.
Le Programme MAB met actuellement au point des outils pédagogiques destinés aux enseignants des pays touchés par la sécheresse et l'aridité afin de stimuler la créativité des élèves dans le cadre de leurs cours d'éducation à l'environnement.
La conférence sur L'avenir des terres sèches, qui aura lieu à Tunis en juin 2006, dressera un bilan des connaissances actuelles sur les écosystèmesécosystèmes arides et sur les aspects socioéconomiques du développement des régions arides, afin de formuler des recommandations d'ordre scientifique et technique à l'intention des dirigeants politiques. Elle a également pour objet de donner les orientations à suivre à l'avenir en matière d'activités de recherche dans les zones sèches, en particulier en vue de promouvoir les sciences appliquées au développement durabledéveloppement durable des régions arides.
Cette conférence célébrera les 50 années de recherches sur les zones arides menées au sein du système des Nations Unies. Saisissons cette occasion d'être à nouveau optimistes quant à l'avenir des régions arides en donnant un nouvel élan aux partenariats mondiaux en vue du développement, comme le préconisent les Objectifs du millénaire pour le développement.
Thomas Schaaf