La nappe alluviale de la Loire et de ses affluents alimente chaque jour, par les puits de captage, des milliers de personnes en eau potable. Cette nappe alluviale représente un immense réservoir d'eau qui, sous condition d'un usage raisonné, est disponible en quantité et en qualité même en période de sécheresse. Cette eau est malheureusement trop souvent victime des pollutions liées à l'usage domestique et à l'agriculture intensive.

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    Le programme "Loire Nature" et la préservation de l'eau

    Le programme "Loire Nature" et la préservation de l'eau

    Pour éviter ces contaminationscontaminations, outre la réglementation qui impose des périmètres de protection rapprochée des captages, la préservation des milieux naturels demeure la meilleure garantie d'une ressource en eau de qualité. En effet, les forêts alluviales, les prairies naturelles , les tourbières... épurent les eaux et jouent un rôle de filtre naturel.

    En préservant la fonctionnalité des milieux naturels, le programme Loire nature participe pleinement à la préservation de la ressource en eau.

    Ainsi, différentes actions concrètes sont menées sur le bassin de la Loire

    A une dizaine de kilomètres au Sud de Clermont-Ferrand, les puits de captage installés sur les communes de Cournon, Mezel et Dallet alimentent entre deux-tiers et trois-quarts des habitants de Clermont Ferrand. Conscientes de la nécessité de préserver cette eau, la ville (propriétaire d'une partie des terrains) et la commune de Mezel ont accordé au Conservatoire des Espaces et Paysages d'Auvergne la gestion de 65 hectares, parmi lesquels 29 ha de forêts alluviales. La fréquentation importante du site et certains usages pratiqués (dépôts de déchets,...) constituaient jusqu'alors des risques de pollutions pour la nappe de l'Allier. Le Conservatoire a donc aménagé le site en fermant certains chemins et en restaurant un sentier de découverte pour une meilleure gestion de la fréquentation du public. Parallèlement, des actions de restauration de la forêt alluviale et de gestion des prairies ont été entreprises : reconversion d'anciennes cultures en forêt alluviale, pâturage extensif...

    Toujours en Auvergne, au Sud de Moulins, à Contigny, 39 ha font l'objet d'une gestion écologique par le Conservatoire des sites de l'Allier, en lien avec le Conservatoire régional, pour renforcer le périmètre de protection des captages d'eau potable. L'acquisition de 25 ha a notamment permis d'éviter l'extension des cultures de maïsmaïs - déjà situées à moins de 200 mètres des puits - très consommatrices d'eau et génératrices de pollution, au profit de prairies naturelles. Le Conservatoire a également planté, sur plus de 600 mètres, des haies en bordure de champ afin, à terme, de filtrer et bloquer les nitrates. Cet espace joue ainsi le rôle de zone tampon entre les cultures et les puits.

    En Bourgogne, sur la commune de Lamenay-sur-Loire, dans la Nièvre, le syndicat d'alimentation d'eau potable « La Sologne Bourbonnaise » et le Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons se sont associés pour l'acquisition de 73 ha de terrains en bord de Loire. Ces terrains renferment une nappe alluviale d'une eau de très bonne qualité. Ce partenariat assure au Syndicat la mise en place de pratiques agricoles respectueuses de la ressource en eau autour du nouveau puits de captage installé sur le site. En effet, le Conservatoire confie la gestion de ces terrains à un éleveur bio, n'utilisant ni engrais, ni pesticides sur ces prairies.

    D'autres expériences existent comme celle de la ville de Bourges qui va chercher son eau à près de 50 km de la ville, au cœur de la réserve naturelle du Val de Loire réputée pour la qualité de sa nappe alluviale due au bon état de conservation des milieux naturel.

    La multiplication de ces expériences et le maintien des milieux naturels ont l'intérêt d'assurer une eau de qualité, d'offrir un environnement agréable en préservant la beauté des paysages et la biodiversité, mais aussi de conserver des "infrastructures naturelles" qui protègent et purifient l'eau sans coûter un centime à la collectivité.

    Loire nature a débuté en 1993, avec comme objectif de renforcer la notion « d'espace de liberté » du fleuve et de préserver ainsi les milieux naturels. La 2ème phase est aujourd'hui partie prenante du programme interrégional Loire Grandeur Nature initié par l'État, l'Etablissement public Loire et l'agence de l'eau Loire Bretagne. Elle vise à mettre en œuvre une gestion des sites garantissant la préservation des différentes fonctions écologiques des zones humideszones humides du bassin de la Loire. Elle est portée par 7 Conservatoires d'Espaces naturels et leur fédération, le WWFWWF-France, La Ligue pour la protection des oiseaux et 6 de ses délégations régionales ainsi que la FRAPNA Loire. Les interventions portent sur 50 zones localisées dans 8 régions du bassin et prennent en compte des milieux divers. Au-delà de ces actions de préservation, Loire nature porteporte également sur la sensibilisation du public et le soutien au développement d'un tourisme de nature en lien avec le patrimoine ligérien.