Le terme de troubles urinaires regroupe tous les symptômes liés à une miction problématique. Brûlures mictionnelles, difficulté à uriner (dysurie) voire envie d’uriner très fréquente (pollakiurie), augmentation du volume urinaire ou rétention urinaire sont les signaux de pathologies sous-jacentes pouvant avoir différentes causes anatomiques ou fonctionnelles.
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En France, deux millions d'hommes souffrent de troubles urinaires. Ces symptômes apparaissent plus fréquemment chez l'homme de plus de 50 ans, notamment en raison d'une augmentation du volumevolume de la prostate, pathologie dont l'incidence augmente avec l'âge.
La prostate : une glande souvent impliquée dans les troubles urinaires chez l’homme
Située sous la vessie, elle entoure le canal de l'urètre qui permet l'évacuation de l'urine vers l'extérieur. Cette situation anatomique explique les troubles urinaires liés aux pathologies prostatiques.
Hyperplasie bénigne de la prostate : principale cause des troubles urinaires chez l’homme
Pathologie non cancéreuse, l'hyperplasiehyperplasie bénigne de la prostate (HBP), encore appelée adénomeadénome prostatique, est fréquente chez les hommes de plus de 50 ans. L'âge et les androgènesandrogènes (hormoneshormones) induisent les cellules prostatiques à proliférer. Il en résulte une augmentation du volume de la prostate pouvant entraîner divers troubles : difficulté à uriner par phénomène de compression de l'urètre, envie impérieuse d'uriner par modification de l'excitabilité musculaire (augmentation des récepteurs) et même une rétention d'urines par diminution de la contractibilité de la vessievessie. Cependant, il n'existe pas de relation directe entre le volume de la prostate et l'intensité des troubles urinaires ressentis par le patient.
Prostatite ou syndrome douloureux pelvien chronique
La prostatite est un terme regroupant diverses problématiques de la prostate se manifestant par des troubles urinaires. Elle peut être provoquée par une infection bactérienne (dans moins de 10 % des cas) et, de ce fait, traitée par des antibiotiques. Généralement, il s'agit d'une inflammationinflammation probable de la prostate, qui peut devenir chronique et dont les causes sont encore mal connues.
Cancer de la prostate
Représentant aujourd'hui 25 % des cancers masculins, les troubles urinaires n'apparaissent que si ce dernier est à un stade avancé.
À gauche, schéma d'une prostate « normale ». À droite, hyperplasie bénigne de la prostate (HBP). © National Cancer Institute, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Existe-t-il d’autres causes aux troubles urinaires chez l’homme ?
Le dysfonctionnement de la prostate n'est pas le seul motif pouvant expliquer les troubles urinaires masculins. L'infection urinaire, pathologie peu répandue chez l'homme peut provoquer des brûlures à la miction et des difficultés à uriner.
L'anatomieanatomie de l'appareil urogénital masculin possède des défenses propres contre les infections : longueur de l'urètre, sécheressesécheresse relative du milieu, possible activité antibactérienne des sécrétions prostatiques. Mais, si elle est moins fréquente chez l'homme que chez la femme, l'infection urinaireinfection urinaire peut être plus grave.
Elle peut se développer dans quatre endroits de l'appareil urinaire :
- l'urètre (urétrite) ;
- la vessie (cystite rare chez l'homme) ;
- la prostate (prostatite) ;
- les reinsreins (pyélonéphrite).
Chez l'homme mûr, elle se localise sur la prostate qui, en augmentant de volume, gêne l'écoulement de l'urine permettant ainsi le développement d'Escherichia coliEscherichia coli. Cette bactériebactérie génère une prostatite infectieuse pouvant provoquer une fièvrefièvre.
Chez l'homme jeune, les brûlures mictionnelles sont généralement dues à une infection sexuellement transmissible (ISTIST). L'urètre est colonisé par un gonocoquegonocoque ou une chlamydia, après un rapport contaminant les germesgermes se développent provoquant ainsi une urétrite.
Dans les deux cas, un traitement antibiotiqueantibiotique, en supprimant les bactéries, réduira les troubles mictionnels.
Certaines neuropathies peuvent s'accompagner de troubles urinaires. En effet, une glycémieglycémie excessive sur le long terme dans le cadre d'un diabète non traité, peut abîmer les nerfsnerfs de la vessie. Les signaux sont mal interprétés avec pour conséquence la mise en place d'une incontinence par regorgement ou par des contractions désordonnées du muscle vésical.