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Le véhicule du CalTech (Edition 2007). Crédit DARPA.
Ce DARPA Urban Challenge mettra en compétition 36 voituresvoitures, dont les équipages s'affronteront pour qualifications du 26 au 31 octobre prochains en vue de la grande finale du 3 novembre à Victorville, en Californie. Mais en fait d'équipages, ce ne sont pas de pilotes humains dont il s'agit, mais bien d'ensembles extrêmement sophistiqués, ce que la science permet de mieux aujourd'hui, composés de GPS, senseurs, détecteurs, caméras et ordinateurs, le tout installé dans des véhicules conventionnels. Et si vous n'avez jamais entendu parler de Victorville, c'est normal, puisque cette cité inhabitée a été développée et construite pour servir de zone d'entraînement pour le combat de rue à l'armée américaine, loin de tout regard indiscret.
Le but initial de cette compétition était de développer un système de transport de matériel ou de secours aux victimes utilisable en zone de conflit sans exposer inutilement de vies humaines. Ainsi, ces véritables robotsrobots dotés d'intelligence artificielleintelligence artificielle devaient être capables de trouver leur chemin parmi des milliers d'itinéraires possibles en évitant tous les obstacles non référencés sur une carte, parvenir à leur objectif et en revenir en toute sécurité. Cela sans intervention humaine.
Une première édition, tentée en 2004 sur une autoroute de 241 kilomètres, a été stoppée faute de concurrents à l'arrivée. Le véhicule favori avait pris feufeu après avoir parcouru 13 km, un deuxième s'était retrouvé immobilisé au-dessus d'un talus et le troisième, un imposant engin de 16 tonnes nommé TerraMax, s'était trouvé coincé par un buisson...
Concurrent en fâcheuse posture lors de l'édition 2005. Crédit DARPA.
L'édition 2005, dotée d'un premier prix d'un million de dollars, avait vu s'aligner 23 participants, dont 5 ont franchi la ligne d'arrivée. Le premier, un Volkswagen Touareg équipé par l'université de Stanford, effectuait le trajet de 212 km en un peu moins de 7 heures. Deux véhicules de l'université Carnegie Mellon réalisaient les 2ème et 3ème places, tandis qu'une société d'assurances privée se plaçait en 4ème position avec un Kat-5. TerraMax arrivait en 5ème position, mais hors classement car au-delà du délai imposé de 10 heures.
L'imposant TerraMax. Crédit DARPA.
A ce moment, la DARPA annonçait que le but de la compétition ayant été atteint, celle-ci ne serait pas reconduite.
Une nouvelle compétition
Toutefois en 2006, l'agence américaine changeait d'avis et relançait le concept, mais sur une base nouvelle. Elle estimait nécessaire que le véhicule-robot de l'avenir devrait non seulement parcourir un terrain semé d'obstacles, mais, en plus, s'intégrer dans le trafic urbain. Et une nouvelle compétition était décidée, cette fois sur le site de Victorville, à laquelle participeront aussi comme figurants des véhicules traditionnels pilotés par des militaires.
Les candidats devront réaliser un parcours de 60 milles (environ 96 km) en moins de six heures, s'intégrant au trafic routier en respectant la réglementation en vigueur en Californie, et bien entendu en évitant les obstacles qui pourraient surgir devant eux. Les équipes des trois premiers véhicules à l'arrivée se verront récompensées de prix de 2 millions, 500 000 et 250 000 dollars. Mais ce gain représente peu de chose en comparaison des contrats potentiels qui pourront être conclus avec l'armée pour la réalisation et la fourniture de matériel de très haute technologie. Parmi les 36 équipages sélectionnés, on retrouve les cinq lauréats de 2005, mais aussi beaucoup d'autres grandes universités américaines et quelques startups, américaines mais aussi européennes.
Nul doute que l'on reparlera de cette compétition hors du commun, dont les retombées devraient être nombreuses dans notre vie de tous les jours sous la forme d'automatismes de plus en plus évolués et pas seulement dans nos véhicules.