Fruit de 400 millions d'années d'évolution, la soie des araignées est considérée comme le St Graal en matière de performance de fibre. L'équipe du Dr. Thomas Scheibel, de la Chaire de biotechnologie de l'université technique de Munich, a développé deux procédés de fabrication de la protéine présente dans le fil d'araignée.

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    Le fil d'araignée ou l'arme de la biotechnologie

    Le fil d'araignée ou l'arme de la biotechnologie

    Contrairement au fil de soie, le fil d'araignéearaignée ne pouvait être exploité à grande échelle car l'araignée de par sa nature carnassière ne peut que très difficilement être mise en élevage. Aucun procédé artificiel de remplacement n'existait jusqu'alors.

    La première méthode développée par les scientifiques, utilise les lignes cellulaires de papillons. Grâce à un virus, les scientifiques ont introduit les gènesgènes responsables du fil d'araignée dans des cellules de papillons. Il a été ainsi possible de produire des protéinesprotéines de fil d'araignée en quantité suffisante pour recueillir les premiers fils. Les résultats ont été publiés dans la revue "Current Biology".

    La deuxième méthode emploie un système de bactériesbactéries hôtes, dans lequel les gènes peuvent être facilement manipulés. Ce système permet de tailler les gènes et ainsi les protéines ou de les reconstituer de façon ciblée, afin de produire des fils avec des propriétés précises. Des fragments de gènes de fil sont assemblés à volonté dans un système de clonageclonage. Ainsi apparaissent des protéines dérivées du fil araignée naturel, mais qui peuvent être modifiées et transformées suivant les besoins. Ceci constitue une base pour des fils avec des propriétés bien définies.

    Plus résistant que l'acier

    Le fil d'araignée présente des caractéristiques susceptibles d'intéresser l'industrie. En effet, sa disposition moléculaire rend ce matériau très extensible, beaucoup plus que la gomme par exemple, et lui permet de supporter des charges extrêmement importantes car sa résistancerésistance est supérieure à celle de l'acier. Les chercheurs estiment que cette fibre peut supporter un poids de plus de 45 tonnes par cm² ! Ce fil est léger et résiste à l'eau, mais peut cependant en absorber autant que la laine. Le développement de fil d'araignée en laboratoire signifierait le lancement d'une nouvelle génération de matériaux plus écologiques et plus économes en énergie au niveau de la production.

    Les scientifiques de Munich ont déjà déposé les deux procédés à l'office des brevets avec le soutien du "bureau des inventeurs de université technique de Munich" ainsi que "l'initiative des brevets des universités de Bavière". Thomas Scheibel s'est vu décerner le premier prix des "Junior Scientist Awards" en septembre 2004 lors de la semaine des matériaux 2004. Ce nouveau procédé de fabrication promet de remporter beaucoup de succès auprès des industriels ; une entreprise internationale de chimie a d'ores et déjà établi un contrat sur les nouveaux matériaux.