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L'élément de surface des Wave Gliders mesure 208 cm de long et 60 cm de large. Il héberge les instruments de mesure et des batteries alimentées par les panneaux solaires. © Liquid Robotics
Les océans recouvrent approximativement 361 millions de km² de la surface de la Planète. Ils font l'objet de nombreuses études scientifiques mais il faut se rendre à l'évidence : il n'est pas possible d'envoyer un navire océanographique sillonner l'intégralité de leur surface pour récolter des données. Les coûts humains et matériels seraient exorbitants.
Pour faire face à ce problème, de nombreuses solutions innovantes ont vu le jour en quelques années. Elles ont toutes un point commun : l'utilisation d'engins autonomes ne nécessitant aucune intervention humaine durant plusieurs mois. Ces systèmes peuvent être employés pour effectuer des mesures en surface ou à de grandes profondeurs. Dernièrement, une équipe française a testé le projet Vaimos, un petit voilier capable de se gérer seul pour suivre une route prédéterminée.
Le vent n'est pas la seule force capable de propulser des engins. Une entreprise américaine, Liquid Robotics, a construit quatre robotsrobots pouvant se déplacer grâce au mouvement des vagues. Ces drones ont entamé un périple dans le Pacifique au départ de San Francisco le 17 novembre dernier. Ils sont arrivés ce 13 mars 2012 au niveau de l'île principale d'Hawaï, en parcourant donc 5.926 km sans intervention extérieure. Il s'agit d'un nouveau record mondial battant le précédent de 1.296 km. Leur traversée n'a pas été de tout repos car ils ont dû faire face à des tempêtes, avec des vagues de 8 mètres de haut, et de puissants courants marins.
Les mouvements des vagues sont transmis à l'élément immergé par un câble de 7 mètres de long. Ils permettent d'actionner des ailes d'une envergure de 107 cm. Les mouvements de celles-ci propulsent alors le robot vers l'avant. © Liquid Robotics, YouTube
Les Wave Gliders, des planeurs surfant sur les vagues
Les Wave Gliders (littéralement « planeursplaneurs de vagues ») sont constitués de deux parties dépourvues de tout moteur. La première, de la taille d'une grosse planche de surf, flotte à la surface au grèsgrès des vagues. La seconde se trouve sous l'eau et est reliée à l'élément supérieur au moyen d'un câble. Elle se compose de 6 paires d'ailes mobilesmobiles actionnées par le mouvementmouvement des vagues.
Les drones embarquent également plusieurs appareils de mesures (Seabird, Datawell, Airmar et Turner design) alimentés par des panneaux solaires. Ces outils réalisent entre autres des mesures de salinitésalinité, de turbiditéturbidité, de fluorescence ou d'oxygène dissous toutes les 10 minutes. Les informations obtenues par Liquid Robotics seront mises à la disposition des scientifiques. Elles devraient notamment permettre d'étudier l'évolution de l'acidité des eaux océaniques.
Hawaï correspond à la première étape du voyage des drones. Le groupe va maintenant se diviser : deux engins se rendront au Japon (en passant au-dessus de la fosse des Mariannes) tandis que les deux autres prendront la direction de l'Australie (en franchissant l'équateur). Au total, ils devraient parcourir 16.668 km. Ils sont attendus dans ces contrées à la fin de l'année 2012 ou au début de 2013. Ils naviguent en effet à une vitessevitesse comprise entre 0,4 et 2 nœudsnœuds (0,7 à 3,7 km/h). En tout, 2,25 millions de mesures devraient être prises durant le voyage, dont la plupart dans des régions inexplorées jusqu'à présent.