A Fécamp, le superbe trois-mâts goélette La Boudeuse s'apprête, si la météo le permet, à larguer les amarres pour un périple scientifique de deux années autour du monde. Fort d'une lettre de mission du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, Patrice Franceschi, le capitaine, met les voiles sous l'étendard du Grenelle de la mer.

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    La Boudeuse, une superbe goélette qui ne passera pas inaperçue et sur laquelle se succèderont plusieurs équipes de scientifiques venus de multiples horizons. © Mission Terre-Océan

    La Boudeuse, une superbe goélette qui ne passera pas inaperçue et sur laquelle se succèderont plusieurs équipes de scientifiques venus de multiples horizons. © Mission Terre-Océan

    Science et pédagogie : ce sont les deux objectifs de cette expédition hors normes, décidée en février 2009, à l'occasion des discussions dites du Grenelle de la mer. Le ministère de l'Ecologie avait alors remis une « lettre de mission » au navigateurnavigateur Patrice Franceschi pour une mission emblématique autour du monde.

    Le navire choisi n'est pas un bâtiment océanographique classique, c'est La Boudeuse, une goélette de 46 mètres de longueur, à trois mâts, construite en 1916. Son capitaine n'est pas non plus un marin ordinaire. Aventurier, écrivain, Patrice Franceschi a baroudé un peu partout dans le monde, organisant des missions humanitaires, explorant les océans ou bouclant le premier tour du monde en ULM entre 1984 et 1987. Entre 2004 et 2007, l'explorateur était déjà parti autour du monde avec La Boudeuse, à la rencontre des « peuples de l'eau ».

    Patrice Franceschi a placé sa nouvelle expédition sous le signe de Louis-Antoine de Bougainville, cet explorateur du dix-huitième siècle qui a parcouru les océans, jusqu'à Tahiti, sur une frégate baptisée La Boudeuse.

    Image du site Futura Sciences

    Le parcours prévu pour la mission Terre-Océan. Cliquer sur l'image pour accéder à la page Web. © Mission Terre-Océan

    L'esprit du siècle des Lumières

    Si l'expédition a été nommée Terre-Océan, c'est parce qu'elle s'intéressera à la fois aux mers et aux terres avec des buts éclectiques : inventaire de la faune et de la flore, mesures océanographiques, études des déforestations sauvages, estimations des pollutions, reportages sur les habitants des îles...

    Le voyage, qui durera deux ans, est découpé en quatre missions distinctes, durant lesquelles se succéderont plusieurs équipes de scientifiques qui passeront de trois à six mois à bord. Après son départ de Fécamp, La Boudeuse fera route vers l'Amérique du Sud et s'engagera dans l'Amazone. Au menu de cette première partie figurent les déforestations en Amazonie et l'impact des activités humaines, le tourisme, l'orpaillage et sa pollution au mercuremercure, l'exploitation du caoutchouccaoutchouc...

    De février à juin 2010, la goélette naviguera sur l'Orénoque. Elle retrouvera ensuite l'océan Atlantique pour rejoindre le fleuve Paraná, au sud du Brésil. En octobre 2010, La Boudeuse s'engagera dans les canaux de Patagonie, où elle séjournera jusqu'en janvier 2011. Le navire entrera alors dans l'océan Pacifique pour partir visiter les îles menacées par la hausse du niveau de la mer (trois millimètres par an selon les dernières mesures).

    Des reportages émailleront le voyage, pour que la mission intéresse et sensibilise le public, et, explique le capitaine Franceschi, « réinjecter l'état d'esprit du siècle des LumièresLumières ».