BP a enfin réussi à définitivement colmater le puits de pétrole qui avait commencé à répandre son brut au mois d'avril, après le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizons. L'opération Bottom kill, qui s'est déroulée à 5,5 kilomètres sous la surface de l'eau, est parvenue à son terme.

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    Le puits MC252 est désormais scellé à jamais. Le colmatage via un puits de secours creusé jusqu'au gisement est désormais en place. C'est ce qu'affirme BP et ce que confirme l'amiral retraité Thad Allen, en charge de la supervision des opérations pour le compte du gouvernement. Après la pose d'un entonnoir à la mi-juillet et, début août, l'opération Static kill (injection de boues de forage dans l'ouverture du puits), le brut avait cessé de couler.

    Mais ces interventions ne touchaient que la sortie du puits, à 1.500 mètres sous la surface de la mer. Dès le début de la marée noire, après le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizons, BP avait commencé à creuser deux puits de secours pour atteindre le gisement de pétrolepétrole lui-même, à 4.000 mètres sous le fond de l'océan. C'est par l'un d'eux que, ce week-end, du cimentciment a pu être injecté jusqu'à cette profondeur. Le pétrole restera donc désormais là où il est.

    Mille kilomètres de côtes polluées

    Cette opération baptisée Bottom kill met donc un terme à la lutte contre ce puits en folie. Au total, on estime que 780 millions de litres de brut se sont échappés du puits, dont 127 millions ont été récupérés par les moyens mis en place en surface et au fond de l'océan. Ce lundi 20 septembre, BP a revu à la hausse le bilan de ses dépenses depuis le début des opérations et les évalue à 9,5 milliards de dollars (7,3 milliards d'euros).

    La marée noire est donc terminée mais le pétrole, lui, est toujours là. De la Louisiane à la Floride, « nous avons encore mille kilomètres de côtes touchées, soulignait dimanche le contre-amiral Paul Zukunft, coordonnateur fédéral des opérations. Aujourd'hui, j'ai encore 25.000 personnes sur le terrain ». De son côté, BP a provisionné, comme il lui a été demandé, 20 milliards de dollars pour l'indemnisation des victimes.