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L'Organisation mondiale de la santé estime que chaque année la dengue affecte entre 50 et 100 millions de personnes dans le monde, qu'elle se présente sous la forme d'une fièvre hémorragique sévère dans 500.000 cas et qu'elle fait 10.000 victimes. L'OMS espère diviser la mortalité par deux d'ici 2020. © CDC, DP
Selon une étude parue ce mardi matin dans la revue The Lancet, un candidat-vaccin contre la dengue développé par Sanofi Pasteur s'est révélé efficace à 30,2 % dans un essai clinique de phase II. Chaque année, dans le monde, la dengue affecte sérieusement 500.000 personnes, surtout des enfants, et en tue près de 10.000. Or aujourd'hui, il n'existe aucun vaccin, ni traitement.
La dengue est transmise par des moustiques du genre Aedes infectés par l'un des quatre virusvirus à l'origine de la maladie : DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4. Elle se manifeste par un syndromesyndrome grippal, mais il en existe également des formes dites sévères, ou hémorragiques.
Un premier traitement contre la dengue partiellement efficace
Dans ce cas, l'étude a porté sur 4.002 enfants âgés de 4 à 11 ans et vivant dans le district de Muang, en Thaïlande. L'efficacité du vaccin a été de 61,2 % contre le type 1 du virus de la denguevirus de la dengue (DEN-1), de 81,9 % contre le type 3 (DEN-3) et de 90 % contre le type 4 (DEN-4). En revanche, le type 2 a échappé au vaccin. Des analyses sont en cours pour comprendre l'absence de protection contre ce sérotype particulier.
Le moustique tigre Aedes albopictus est l'un des vecteurs potentiels de la dengue. Ce moustique tropical commence peu à peu à s'installer en Métropole... © James Gathany, CDC, DP
Scott Halstead, de l'International Vaccine Institute à Séoul, en République de Corée, est l'un des plus grands spécialistes mondiaux de la dengue. Selon ses propos dans un commentaire qui accompagne l'article, « ces résultats apportent un espoir aux millions de parents dont les enfants courent le risque d'être atteints de la forme grave de la dengue, maladie potentiellement mortelle qui nécessite souvent une hospitalisation ». Il s'interroge toutefois sur l'efficacité de ce vaccin en pratique. Halstead explique en effet que « les quatre souches de virus circulent en parallèle. C'est pourquoi, nous devrions mettre au point des modèles mathématiques pour analyser l'efficacité du vaccin s'il était utilisé ».
Ce candidat-vaccin a obtenu un processus accéléré - appelé fast track - de la part la Food and Drug Administration américaine. Cette procédure exceptionnelle est justifiée par le fait que ce vaccin répond à un besoin médical non satisfait concernant une maladie grave. Enfin, un essai plus vaste portant sur 31.000 volontaires (étude de phase III) recrutés dans dix pays d'Amérique latine et d'Asie en proie à une épidémie, est actuellement en cours, afin d'étudier l'efficacité du traitement préventif dans un autre contexte.