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L'obésité s'accompagne souvent d'autres pathologies, comme le diabète. Ainsi, en traitant cette première, on peut agir aussi sur ce second. La chirurgie bariatrique se pose comme une candidate, mais les risques liés à l'opération et les conséquences sur l'alimentation pourraient en refroidir plus d'un. © colros, Flickr, cc by sa 2.0
En France et dans la plupart des pays où elle s'est développée, la chirurgie bariatrique n'est indiquée que pour la prise en change des cas d'obésité sévère. Ces interventions permettent en effet d'obtenir une perte pondérale durable.
Mais depuis plusieurs années maintenant, différentes équipes ont observé que cette voie chirurgicale permettait aussi d'obtenir une réduction des co-morbidités de l'obésité, c'est-à-dire des maladies qui lui sont associées. Et ce serait particulièrement vrai du diabète de type 2. L'Académie nationale de médecine et l'Académie nationale de chirurgie réclament néanmoins que des études plus approfondies soient menées avant d'élargir les indications de cette chirurgie.
La pose d'un anneau gastrique, le gastric by-pass (GBP) ou encore la dérivation bilio-intestinale sont toutes des techniques de chirurgie bariatrique. Elles ont pour objectif commun l'obtention d'une perte pondérale durable chez les patients atteints d'obésité sévère ou morbide. Selon les exigences de la Haute autorité de santé (HAS)), les candidats à cette forme de chirurgie doivent donc présenter un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 35.
La chirurgie bariatrique, visant à faire perdre du poids, pourrait devenir un traitement contre le diabète. Mais l'opération n'est pas sans risques ni conséquences. © Phovoir
Un traitement du diabète non dénué de complications
Les bénéfices de ces interventions toutefois, ne se limitent pas à la perte de poids. « La chirurgie bariatrique induit d'indéniables bénéfices sur le métabolismemétabolisme glucidique, indépendamment de la perte pondérale. Chez de nombreux patients, une apparente rémissionrémission du diabète est même observée », soulignait déjà François Pattou du service de Chirurgie générale et endocrinienne au CHRU de Lille, dans l'édition de janvier-février 2011 de la revue Médecine clinique endocrinologie & diabète.
« La possibilité de traiter plus précocement les troubles métaboliques (dus au diabète de type 2) en élargissant les indications chirurgicales aux patients moins gros s'est progressivement dégagée », indique Claude Jaffiol, membre de l'Académie nationale de médecine. « Pourtant, on ne peut bien sûr pas opérer les 3 millions de diabétiquesdiabétiques de type 2 en France. D'autant que ces opérations sont irréversibles, et qu'elles modifient de façon importante les structures du tube digestiftube digestif. »
Par ailleurs, ajoute le médecin, « ces interventions ne sont pas dénuées de complications péri et postopératoirespostopératoires. En outre, de nombreuses incertitudes demeurent concernant les mécanismes en jeu dans l'amélioration rapide de l'équilibre glycémique ». Par conséquent, « cette approche innovante ne pourra réellement tenir ses promesses que si elle est suffisamment validée, et mieux évaluée dans le temps », estiment les Académies nationales de médecine et de chirurgie.