Alors que l’on vient tout juste d’annoncer un deuxième cas déclaré d’un homme atteint du virus Ebola en RDC, le Rwanda ferme sa frontière aujourd’hui avec la ville de Gisenyi, frontalière de Goma. Cette rapide décision, prise suite au décès de cette deuxième victime et d’un troisième cas recensé, affecte la vie quotidienne des travailleurs transfrontaliers et les échanges.


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    Le Rwanda vient d'annoncer la fermeture de sa frontière avec la République démocratique du Congo au lendemain de la mort, à Goma, de la deuxième victime de l'épidémie d'Ebola, et la découverte d'un troisième cas dans cette ville située à la frontière avec le Rwanda.

    « Sur décision unilatérale des autorités rwandaises, les citoyens rwandais ne peuvent pas sortir pour rejoindre Goma », rapporte un communiqué de la présidence de la République démocratique du Congo (RDC). Les Congolais peuvent quitter la ville rwandaise de Gisenyi, frontalière de Goma, mais sont interdits d'y entrer », en raison du risque de propagation de cette fièvre qui a déjà fait en un an quelque 1.800 morts en RDC. Pour l'instant, aucune information sur la fermeture de la frontière n'a été communiquée par Kigali.

    Une décision préjudiciable pour les Congolais et expatriés rwandais

    « Cette décision préjudicie plusieurs Congolais et expatriés qui vivent à Gisenyi mais travaillent à Goma, selon la présidence congolaise. Les autorités congolaises déplorent cette décision qui va à l'encontre de la recommandation de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS) » ajoute le communiqué. Cette décision compliquant la libre circulation des personnes vivant dans la région.

    Les Rwandais ont interdiction de se rendre à Goma

    Les Rwandais ont donc interdiction de se rendre à Goma, une ville peuplée de quelque deux millions d'habitants. Les Congolais sont autorisés à traverser la frontière ; en revanche, il leur est interdit de retourner au Rwanda, même pour ceux qui vivent à Gisenyi. « Les équipes de riposte continuent d'assurer que la ville de Goma est hors de danger après la découverte d'un deuxième cas d'Ebola », assurait mercredi le communiqué congolais. Mais ce malade (voir article ci-dessous) est ensuite décédé et un troisième cas vient également d'être détecté.


    Ebola en RDC : un deuxième cas à Goma. Faut-il s'inquiéter ?

    Article de Futura avec Relaxnews, publié le 1er août 2019

    L'inquiétude grandit en République démocratique du Congo (RDC) où un deuxième patient atteint du virus Ebola a été enregistré mardi dans la ville de Goma, située à la frontière du Rwanda. Mi-juillet, l'Organisation mondiale de la santé a élevé l'épidémie au rang d'« urgence de santé publique de portée internationale ».

    Seize jours après un premier cas de maladie à virus Ebola à Goma, grande ville de l'Est de la République démocratique du Congo, un second patient enregistré ce mardi renforce la menace d'une propagation de l'épidémie. « Je viens d'être informé d'un cas de la maladie à virus Ebola à Goma », a déclaré à l'AFP le Dr Aruna Abedi, coordonnateur de la riposte contre Ebola dans la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale. « C'est un monsieur qui serait venu de Mongbwalu et qui était suivi à Bunia (Ituri). Il a fui nos équipes de riposte et se retrouve à Goma », a-t-il précisé.

    Ce cas est le second enregistré dans cette ville d'environ deux millions d'habitants, située à la frontière avec le Rwanda, depuis la déclaration de l'épidémie dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri le 1er août 2018. Le premier cas avait été découvert le 14 juillet dernier.

    Un second patient atteint du virus Ebola, enregistré ce 30 juillet, renforce la menace de propagation de l'épidémie à Goma. © digicomphoto/IStock.com
    Un second patient atteint du virus Ebola, enregistré ce 30 juillet, renforce la menace de propagation de l'épidémie à Goma. © digicomphoto/IStock.com

    Dans un communiqué officiel parvenu à l'AFP, signé par le professeur et expert congolais Jean-Jacques Muyembe, il est noté : « Nos équipes de la riposte viennent de détecter et isoler un deuxième cas ce 30 juillet 2019, et a priori sans lien avec le premier cas ».

    Selon ce document, le malade « est arrivé à Goma depuis le 13 juillet 2019 en provenance d'une zone minière dans la province de l'Ituri, sans signes de maladie ; et a développé les premiers signes le 22 juillet 2019. Le malade est actuellement au centre de traitement Ebola de Goma pour sa prise en charge », ajoute ce communiqué signé conjointement par le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Nzanzu Kasivita Carly. Les deux responsables congolais ont appelé la population à collaborer avec les équipes de la riposte et assuré aux « pays voisins que toutes les mesures sont prises pour renforcer la surveillance aux points d'entrée et de contrôle sanitaire ».

    Virus Ebola : la crainte d'une propagation de l'épidémie

    Cette épidémie est la plus grave de l'histoire de la maladie depuis celle ayant touché l'Afrique de l'Ouest entre fin 2013 et 2016. Elle a déjà tué 1.790 personnes, selon les derniers chiffres publiés mardi.

    Mi-juillet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'avait élevé au rang « d'urgence de santé publique de portée internationale », un statut réservé aux épidémies les plus graves. Dans la foulée, la Banque mondialeBanque mondiale a annoncé le 24 juillet l'octroi d'une aide pouvant aller « jusqu'à 300 millions de dollars », qui s'ajoutent aux 100 millions de dollars déjà versés par l'institution via son mécanisme d'aide d'urgence en cas de pandémie.

    La « maladie à virus Ebola », auparavant nommée « fièvre hémorragique à virus Ebola » tient son nom de la rivière Ebola, située dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC, à l'époque Zaïre) où le virus a été repéré pour la première fois en 1976. Elle se transmet entre Humains par contacts directs, une personne saine est contaminée par les « fluides corporels » d'une personne malade (sang, vomissures, matièresmatières fécales...). Son « taux de létalité » est très élevé puisqu'elle tue en moyenne environ la moitié des personnes atteintes, selon l'OMS.


    Ebola : l’urgence sanitaire mondiale déclarée par l’OMS

    Par Julien Hernandez, publié le 18 juillet 2019

    Après le début de l'épidémie d'Ebola en 2013 avec le premier cas enregistré en Afrique de l'Ouest, et les ravages qu'elle a causés à son apogéeapogée en 2014 avec plus de 11.000 morts, une nouvelle propagation inquiétante semble avoir démarré depuis août 2018. Des évènements récents ont poussé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclarer à nouveau l'urgence sanitaire mondiale. 

    Après le décès d'un nouveau cas à Goma, en République démocratique du Congo (RDC), le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le docteur Tedros, a convoqué plusieurs experts qui se sont réunis ce 17 juillet à Genève et ont déclaré l'état d'urgence sanitaire mondiale pour l'épidémie d'Ebola. Bien sûr, la personne décédée à Goma est un élément déclencheur mais ce n'est pas la seule raison qui a motivé la tenue de cette conférence de presse.

    Les antécédents et les 1.668 décès depuis le retour de l'épidémie, en août 2018, ont aussi joué un rôle décisif. « Tous les éléments qui arrivent sur la scène de la lutte contre Ebola sont importants y compris le premier cas à Goma » a précisé la porteporte-parole de l'OMS, Fadela Chaib.

    Le manque de financement et les attaques à répétition contre les opérations de préventionprévention mises en place pour lutter contre l'épidémie d'Ebola (198 attaques, 7 morts, 58 blessées à ce jour) n'aident évidemment pas à contrer l'expansion du virus. Et pour y parvenir, le chef de l'OMS souhaite plus de financement et de soutien politique pour assurer la sécurité des opérations de lutte. C'est, selon ses mots, « le seul moyen d'empêcher le virus de continuer à se propager ».

    La 5e urgence sanitaire mondiale en 10 ans

    C'est la cinquième fois que l'OMS annonce une urgence sanitaire mondiale et c'est la deuxième qui concerne le virus Ebola. Le communiqué de l’OMS précise que cette mesure a été prise « pour reconnaître les risques potentiels au niveau local et régional et la nécessité d'une action intensifiée et coordonnée pour y faire face ».

    De plus, le chef de ce comité d'urgence a ajouté que cette déclaration ne doit pas être utilisée par les autres pays comme un prétexte pour restreindre le commerce et les déplacements, ce qui ne ferait selon lui « qu'aggraver la situation dans la région ». Enfin, ce comité regrette les retards de financements ainsi que le soutien fantomatique des États et des laboratoires face à la gravitégravité de la situation. 


    En 2009, le terrible virus Ebola s'invite en République démocratique du Congo

    Article par Destination Santé, publié le 06/01/2009

    Plusieurs cas et des décès suspects ont été enregistrés ces derniers jours. L'Organisation mondiale de la santé prend très au sérieux l'apparition de cette maladie mortelle, extrêmement contagieuse et contre laquelle il n'existe aucun traitement.

    Au 31 décembre, trois cas de fièvre hémorragique à virus Ebola ont été confirmés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en République démocratique du Congo (RD Congo), alors que 184 autres malades « non confirmés » sont toujours en observation. Tout porte à croire par ailleurs, que la maladie serait à l'origine de 12 décès « suspects ».

    Le centre du pays (et plus spécialement la province du Kasaï-Occidental) serait le plus durement touché. Des équipes de l'OMS sont déjà sur place. « Nous avons déployé cinq véhicules médicalisés qui parcourent la zone de Mweka, le centre de l'épidémie » précise l'Organisation. De nombreuses ONG sont également à l'œuvre sur le terrain.

    Une seule défense possible : isoler les malades

    Il y a urgence. La fièvre hémorragique Ebola est extrêmement contagieuse et aucun traitement ni vaccin ne sont à ce jour disponibles. La seule mesure efficace consiste à isoler les malades. Cette pathologie se caractérise par une brusque montée de température, des céphaléescéphalées et des maux de gorge. Elle est suivie de vomissements, de diarrhéesdiarrhées, d'éruptions cutanéeséruptions cutanées, d'insuffisance rénaleinsuffisance rénale, hépatique et d'hémorragies internes et externes.

    Soyez donc extrêmement vigilant si vous prévoyez de vous rendre en Afrique centrale. Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang ou des sécrétionssécrétions biologiques des personnes infectées. Et surtout, éloignez-vous des animaux ou de leurs carcasses, notamment celles des primatesprimates et des chauves-sourischauves-souris.