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Elizabeth Blackburn (ici en 2007), spécialiste des télomères et de la télomérase, dirige un laboratoire qui porte son nom à l'Université de Californie (San Fransisco). © Micheline Pelletier
A chaque division cellulaire, tous les chromosomes se dupliquent. En général, tout se passe bien... et les biologistes se demandaient pourquoi. Trois chercheurs américains, Elizabeth Blackburn, Carol Greider et Jack Szostak, ont découvert quelques-uns des secrets de ce mécanisme. Ce travail vient de leur valoir aujourd'hui le prix Nobel 2009 de médecine et de physiologie.
Carol Greider (ici en 2007) est spécialiste de biologie moléculaire et de génétique à la Johns Hopkins University School of Medicine. © Carol Greider
Lors de la réplication, le chromosome est protégé par des séquences particulières, situées aux extrémités, appelées télomères et connues depuis longtemps. Une enzymeenzyme, la télomérase, joue un rôle clé comme l'ont démontré les travaux récompensés, en assurant l'intégritéintégrité et la longueur des parties terminales des chromosomes. « Au départ, explique Carol Greider dans une vidéo accompagnant un communiqué de son université, nous ne cherchions pas à mieux comprendre certaines maladies. C'était de la curiosité scientifique. Nous voulions comprendre comment les chromosomes pouvaient rester intacts au moment de leur réplication alors que les télomères se raccourcissent avec l'âge de la cellule. »
La découverte, en effet, a de nombreuses applicationsapplications potentielles dans différents domaines, en biologie cellulaire bien sûr, mais aussi en médecine. La télomérase, en effet, joue un rôle dans la cancérisation d'une cellule. Par ailleurs, on sait que le vieillissement des cellules est lié à cette réduction progressive de la longueur de ces chaînes terminales au fil des divisions cellulaires. D'ailleurs, l'espérance de vie semble dépendre de la taille des télomères.
Jack Szostak, généticien, travaille au Massachusetts General Hospital de Boston. © Jack Szostak
Les travaux de ces trois chercheurs peuvent donc contribuer à mieux faire comprendre, voire combattre, les causes et les effets du vieillissement chez la personne normale (le stress, par exemple, réduit la taille des télomères) ou bien dans le cas de la progéria, cette maladie qui fait vieillir prématurément des enfants.
Les trois lauréats se partageront un prix de 980.000 euros qui sera remis à Stockholm le 10 décembre prochain. Ils succèdent ainsi à l'Allemand Harald zur HausenHarald zur Hausen et aux Français Françoise Barré-SinoussiFrançoise Barré-Sinoussi et Luc MontagnierLuc Montagnier, qui avaient reçu le prix Nobel de médecine 2008.