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Quand il a développé son moteur à la fin du XIXe siècle, l'ingénieur allemand Rudolf Diesel a-t-il envisagé que les gaz d'échappement émis pouvaient présenté un quelconque danger pour l'humanité ? Probablement pas. Pourtant, ils seraient bien cancérigènes ! © Phovoir
Les gazgaz d'échappement des moteurs diesel sont « cancérigènes pour l'Homme ». Les experts réunis par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), à Lyon, pour évaluer les dangers de ces substances ont en effet relevé leur niveau de nocivité. Ces gaz passent de la catégorie 2A à la catégorie 1 de la classification de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), aux côtés du cadmiumcadmium et du plutoniumplutonium notamment.
En 1988, les gaz d’échappement de diesel avaient intégré la catégorie des substances « probablement cancérigènes chez l'Homme » (groupe 2A). La même année, les gaz d'échappement des moteurs à essence entraient dans la catégorie « peut-être cancérigènes pour l'Homme » (groupe 2B).
Les gaz d'échappement des moteurs diesel sont peut-être à l'origine de la formation de ces cellules provenant d'une tumeur cancéreuse du poumon ! © Anne Weston, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Le diesel à l’origine de cancers du poumon et de la vessie
Pour transférer les gaz diesel dans la première catégorie de la classification OMS - la plus dangereuse -, les experts « se sont basés sur des preuves suffisantes associant une exposition à ces gaz à un risqué accru de développer un cancer du poumon ». Ils ont également découvert un « lien positif avec un risque accru de cancer de la vessie », ajoute le Circ. Les gaz essence, quant à eux, restent dans le groupe 2B.
L'étude principale ayant mené à ces décisions a été publiée en mars 2012 par le National Cancer Institute américain. Selon ses conclusions, une exposition importante aux gaz d'échappement de diesel augmentait le risque de décès par cancer du poumon chez des mineurs de fond aux États-Unis.
« Toutefois, nous avons appris avec d'autres cancérigènes, comme le radonradon, que les études initiales menées sur les professionnels étaient souvent confirmées dans la population générale », indique Kurt Straif, chef du programme des monographies du Circ. « C'est pourquoi les actions menées pour réduire les expositions devraient prendre en compte les travailleurs ainsi que le reste de la population », insiste-t-il.