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Vivre à proximité d'un axe très fréquenté par les voitures pourrait être à l'origine de nombreux cas d'asthme chez les enfants. Mieux vaut donc autant que possible prendre ses distances... © OsvaldoGago, Wikipédia, cc by sa 2.5
Environ 14 % des cas d'asthme chronique chez l'enfant pourraient être liés à la pollution automobile, un impact comparable à celui du tabagisme passif, selon une étude réalisée dans dix villes européennes. L'étude, publiée vendredi dans la version électronique de la revue European Respiratory Journal, a comparé l'exposition des enfants vivant à proximité d'un axe très pollué (supportant plus de 10.000 véhicules par jour) à ceux vivant plus loin.
« Nous avons estimé que 33.200 cas d'asthme (soit 14 % de l'ensemble des cas d'asthme observés chez ces enfants) pouvaient être attribués aux polluants automobilesautomobiles », écrivent les chercheurs, « ce qui signifie en d'autres termes que ces cas ne se seraient pas produits si personne n'avait vécu dans ces zones ».
Plus d’asthme à Barcelone qu’à Stockholm
L'étude a été effectuée dans cinq villes espagnoles ─ Barcelone, Bilbao, Grenade, Séville et ValenceValence ─ ainsi qu'à Bruxelles, Ljubljana, Rome, Stockholm et Vienne. Un tiers de la population vivant dans ces dix villes habite à moins de 75 mètres d'un axe pollué, et plus de la moitié dans un rayon de 150 mètres.
L'asthme se traite au quotidien avec un inhalateur bronchodilatateur, permettant aux personnes atteintes de retrouver un second souffle. © Mendel, Wikipédia, DP
Le pourcentage des cas d'asthme associés à la pollution était le plus élevé à Barcelone (23 %) et à Valence (19 %), contre 7 % seulement à Grenade et à Stockholm.
La pollution automobile aussi nocive que le tabagisme passif
L'impact de la pollution automobile sur l'asthme chronique chez l'enfant est proche de celui du tabagisme passif qui, selon des estimations de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), pourrait être impliqué dans 4 à 18 % des cas d'asthme.
Les chercheurs de l'Institut tropical et de santé publique suisse, dirigés par Laura Perez, ont également étudié l'impact de la pollution automobile sur les maladies cardiaques coronariennes chez les plus de 65 ans et estimé que 37.200 cas (soit 28 % de l'ensemble des adultes atteints par ces pathologies) pouvaient être attribués à la pollution automobile.
« En dépit des incertitudes et de limites [de l'étude, NDLRNDLR], nos résultats indiquent que le fait de vivre dans une zone proche d'un axe routier pollué pourrait bien être à l'origine d'une part non négligeable, mais évitable, des maladies chroniques et des symptômessymptômes aigus associés observés en zone urbaine », concluent les auteurs.