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Zahi Hawass, en 2005, visite la tombe KV63, dans la Vallée des rois. © Sandro Vannini
« Les tombes de la Vallée des rois pourraient disparaître d'ici 150 à 500 ans ! » C'est ce que vient de confier Zahi Hawass, chef des antiquités égyptiennes, à des journalistes en visite. Le phénomène est connu, la cause également et la solution tout autant. Comme la grotte de Lascaux en France, les sites archéologiques égyptiens, protégés durant des milliers d'années par les sablessables du désertdésert, souffrent de leur mise à l'air libre et, surtout, du passage d'innombrables visiteurs.
Le constat ne date pas d'aujourd'hui. Depuis longtemps, les archéologues dénoncent l'intense exploitation touristique de plusieurs sites des environs de Louxor, dans la Vallée des rois et des reines, qui abrite les tombeaux de nombreux pharaons, dont celui de Toutankhamon. Par leur respiration et leur transpirationtranspiration, les touristes injectent dans l'air une humidité très forte, qui s'approche de la saturation. La conséquence première est le développement de plaques de moisissures sur les parois, empiétant par endroits sur les fresques millénaires. La lumière des flashes d'appareils photo - pourtant interdits - est elle aussi néfaste aux peintures.
Erosion touristique
Les gravures, elles, s'érodent sous le frottement des mains ou des corps des touristes s'engageant dans des passages étroits. « Les tombes qui sont ouvertes aux visiteurs sont menacées de sérieux dégâts à la fois sur les couleurs et les gravures », constate Zahi Hawass.
Pour éviter que les dégradations deviennent irréversibles, la seule solution est la fermeture des tombes aux visiteurs. Mais la demande est forte... Chaque jour, les sites de la Vallée des rois accueillent environ six mille personnes. Des mesures ont déjà été prises. Ces touristes sont dirigés vers douze tombes, sur les soixante que compte cet ensemble de nécropolesnécropoles, et des systèmes d'aération ont été mis en place. Mais ces précautions sont désormais insuffisantes.
Zahi Hawass, qui depuis 2002 dirige les antiquités égyptiennes avec un grand éclat médiatique, quittera son poste l'an prochain, atteint par la limite d'âge. Il n'a pour l'instant pas donné d'indication sur l'avenir du tourisme au sein des tombes des pharaons. Sans doute son successeur devra-t-il affronter cette question...