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Un bourdon (Bombus sp.) en train de butiner et de polliniser une fleur. © ComputerHotline CC by 2.0
Depuis de nombreuses années, les effectifs des abeilles domestiques subissent un déclin alarmant qui répond au nom de syndromesyndrome d'effondrementeffondrement des colonies d'abeilles. Les causes ne sont pas encore clairement identifiées, mais elles semblent être très nombreuses.
« Si vous écoutez certains des commentaires sur l'effondrement des colonies, vous pourriez penser que la fin du monde approche et que le problème est nouveau, confie Phillip Pellitteri du laboratoire de diagnosticdiagnostic entomologique de l'Université du Wisconsin-Madison. Mais les abeilles domestiques sont en déclin depuis trois décennies pour une litanie de raisons. » Virus, espèces invasives, insecticides, pollutions, destruction des habitats, stressstress... la liste des suspects est longue, tout comme celles des coupables, vraisemblablement.
Ce déclin commence à inquiéter les agriculteurs américains qui louent des ruchers pour polliniser leurs cultures, en particulier celles de cannebergescanneberges (cranberry), de pommes, de concombres ou de pastèques. L'intérêt pour les pollinisateurs sauvages, qui ne souffrent pas de ce syndrome, s'éveillent donc.
Aux Etats-Unis, 4.000 abeilles sauvages (Apidés) sont connues pour leur rôle de pollinisatrices. La plupart sont des abeilles solitaires, contrairement aux abeilles domestiques, et nichent dans le sol ou la végétation.
Un tribut floral en échange de services de pollinisation
« Dans les bonnes circonstances, les pollinisateurs sauvages peuvent apporter beaucoup de bénéfices, mais on ne peut les manipuler comme des abeilles domestiques, explique Phillip Pellitteri. On ne peut pas les jeter dans un camion et les trimballer à travers le pays pour distribuer des services de pollinisation. »
Les études ont montré que ces abeilles sauvages peuvent parfaitement polliniser des cultures de pastèques ou de canneberges, et même, pour ce dernier cas, avec un meilleur succès que les abeilles domestiques. Elles ont aussi démontré que la diversité et l'abondance de ces pollinisateurs augmentent avec la présence d'habitats naturels dans les environs des cultures.
« Les producteurs de canneberges du Wisconsin sont très ouverts à l'idée d'employer des pollinisateurs sauvages, révèle Hannah Gaines du département d'entomologie. Mais aucun des grands producteurs n'est encore prêt à abandonner les abeilles domestiques et à utiliser exclusivement des sauvages. »
Les pollinisateurs sauvages ont cependant besoin de zones de plantes à fleurs. Ces zones leur fournissent des ressources florales hors des périodes de floraison des cultures et leur procurent des abris pour nidifier. Hannah Gaines compte donc sur les programmes gouvernementaux et les agriculteurs pour promouvoir la création de zones florales pérennes aptes à accueillir les abeilles sauvages. « La conservation des abeilles sauvages passe par la conservation de leurs habitats » insiste-t-elle.