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- La radioactivité expliquée dans notre dossier
Dans la nuit de dimanche à lundi, un nouveau séisme de magnitudemagnitude 6,5 a ébranlé le fond de l'océan Pacifique, dans la même zone que celle de la secousse du 11 mars dernier. Une alerte au tsunami a été lancée puis rapidement levée. Rien ne s'est passé sur les terres émergées...
Heureusement sans doute pour la centrale de Fukushima et pour ceux qui y luttent sans relâche. La situation sur place ne s'est pas vraiment améliorée. La radioactivitéradioactivité est importante en mer à proximité des côtes et la collecte d'eau de pluie est interdite pour les installations de distribution d'eau. D'après l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN, française), la contaminationcontamination radioactive s'étend loin autour de la centrale. « Il n'est pas du tout étonnant que l'on trouve ici ou là des contaminations bien au-delà d'un rayon de cent kilomètres » expliquait ce matin de André-Claude Lacoste, président de l'ASN.
Dimanche, une nappe d'eau s'est échappéeéchappée du réacteur 2, alors que l'on y avait la veille découvert une inondation dans la salle des machines et que l'enceinte de confinement ne semblait plus étanche (selon l'IRSN, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). Selon Tepco, la radioactivité de cette fuite était « cent millions de fois supérieure à la normale ». Une estimation plutôt inquiétante, mais cependant rapidement démentie par l'agence japonaise de sûreté nucléaire (Nisa) et par Tepco elle-même, qui a expliqué s'être trompée dans la mesure. L'émissionémission radioactive n'était que de 1 sievert par heure, une valeur tout de même très élevée. Cette erreur alimente le doute sur les annonces de l'opérateur de la centrale.
L’état des réacteurs 2 et 3 n’est pas connu
La situation semble loin d'être sous contrôle et on ne connaît pas l'état exact des réacteurs 1, 2 et 3. Contenant un combustiblecombustible particulier et dangereux, le MOXMOX, le réacteur 3 focalisait l'attention, surtout après les émanations de fumées noires qui s'en échappaient. L'IRSN expliquait samedi craindre une rupture de la cuve du réacteur, avec une réaction entre le corium et le béton. Les grosses fuites radioactives du réacteur 2 « pourraient provenir du tore situé en partie basse du bâtiment réacteur n°2 qui a vraisemblablement été fortement endommagé lors de l'explosion du 15 mars » explique l'IRSN.
Rapportée sur son blog par Dominique Leglu (journaliste mais aussi diplômée de physiquephysique nucléaire), l'analyse de Matthias Braun, d'Areva Allemagne, essaie de faire le point sur ce réacteur 2. Le document, une présentation PowerPoint de 33 pages, est en anglais et téléchargeable. Le spécialiste évoque un « relâchement de produits de fissionfission » et estime qu'il est impossible de savoir pourquoi « le réacteur 2 s'est comporté différemment des autres ».
Les équipes travaillent dans des conditions extrêmement difficiles et périlleuses. L'annonce erronée de « la radioactivité cent millions de fois plus élevée que la normale » a provoqué l'évacuation immédiate de la centrale. La valeur de 1 sievert par heure dans la nappe d'eau interdit au personnel de s'en approcher. Par ailleurs, les montagnes d'eau de mer déversées dans les installations pour refroidir les réacteurs et les piscines de stockage ont certainement, une fois l'eau évaporée, laissé des tonnes de sel qui obstruent, engorgent, corrodent ou coincent vannes et tuyauteries. Cependant, ces installations sont désormais alimentées en eau douce.
Dans quel état sont les cœurs et les cuves des réacteurs 2 et 3 ? C'est semble-t-il une question à laquelle on ne sait pas répondre. Tepco ne semble pas maîtriser la situation. L'entreprise vient de demander l'aide d'Areva, du CEA et d'EDF.