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Parfois les rejets sont accompagnés de mousse, comme ici pour l'usine Revico, en Charente. Mais la pollution la plus dangereuse, par exemple celle liée au mercure, est généralement invisible. © Pierre-Alain Dorange, Flickr, CC by-nc 2.0
Après les algues dépolluantes de Fukushima, voici les bactériesbactéries antimercure ! Le principe est le même dans les deux cas : utiliser la capacité de fixation et d'accumulation du vivant pour extraire un polluant d'un milieu contaminé. Encore faut-il que les bactéries utilisées, de la souche Escherichia coliEscherichia coli, survivent à la contaminationcontamination.
Pour obtenir des troupes de choc efficaces et résistantes, les chercheurs de l'Inter American University de Porto Rico ont introduit deux gènesgènes de souris dans l'ADNADN de ces micro-organismesmicro-organismes. Chez le rongeur, ces gènes codent pour deux enzymesenzymes, la polyphosphate kinasekinase et la métallothionéine, qui permettent une détoxification de l'organisme.
La métallothionéine est la plus efficace : la souche transgéniquetransgénique supporte des concentrations en mercuremercure vingt-quatre fois supérieures à la dose mortelle pour celles non modifiées. Ainsi protégées, les bactéries ont pu capturer en cinq jours 80 % du mercure d'une eau polluée. La technique paraît efficace, plus économique que les coûteux traitements utilisés jusqu'alors. Elle serait aussi sans danger car les micro-organismes sont confinés dans un réacteur où passe l'eau à nettoyer. Et selon Oscar Ruiz, coauteur de l'étude, il serait même possible de réutiliser le mercure récupéré pour un usage industriel !
Recyclage et dépollution, c'est le doubletdoublet gagnant de la bioremédiation dans la lutte contre ce toxique très dangereux, dont 6.000 tonnes sont rejetées chaque année dans la nature.