La Commission européenne propose aux pays membres de l'Union de soutenir l'interdiction du commerce mondial de thon rouge, pêché pour l'essentiel en Méditerranée et en grand danger d'extinction. Concrètement, la mesure empêcherait toute pêche et concerne d'abord le premier consommateur : le Japon.

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    Un thon rouge en sécurité... à l’aquarium d’Osaka (Japon). Crédit NCBI Taxonomy

    Un thon rouge en sécurité... à l’aquarium d’Osaka (Japon). Crédit NCBI Taxonomy

    D'études scientifiques en réunions internationales, le constat sur l'évolution des populations de thon rouge, surtout pêché en Méditerranée, mais aussi dans le golfe du Mexique, reste toujours le même. Les stocks (comme disent les spécialistes de la pêche pour parler de l'effectif de populations d'intérêt commercial) ne cessent de se réduire.

    En 2008, l'idée d'interdire la pêche au thon était déjà dans l'airair. En effet, les quotas de pêche, déjà en place, ne sont pas respectés. Du côté des pêcheurs, d'ailleurs, l'Association européenne des thoniers méditerranéens (AETM) réclame que les contrôles soient d'abord renforcés pour devenir vraiment efficaces.

    Récemment, Monaco avait proposé d'inscrire le thon rouge sur la liste des espèces officiellement en danger dont le commerce international est interdit. Cette liste est définie par l'Annexe I de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faunefaune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

    Pression sur les pêcheurs

    La Commission européenne va proposer de soutenir cette inscription aux pays membres de l'Union, parmi lesquels figure l'Espagne, premier exportateur de thon rouge méditerranéen. Le débat aura lieu en mars 2010 au Qatar, lors de l'assemblée du CITES.

    La Commission européenne vise une autre échéance, celle de la réunion de la Commission internationale pour la conservation du thon de l'Atlantique (ICCAT), qui se tiendra en novembre 2009. Comme chaque année, elle réunit les pêcheurs de thon de la planète qui discutent des stocks, des quotas et des moyens à la mer.

    Si ces grands pêcheurs décident des mesures restrictives sur les prélèvements (autre mot pour « pêche » dans le vocabulaire des spécialistes) ou, précise la Commission, si des études scientifiques montrent d'ici là que les stocks se sont reconstitués (éventualité peu probable), alors l'Union européenne renoncera à réclamer l'inscription du thon rouge en Annexe 1.

    En clair, si la proposition de la Commission est acceptée par ses pays membres, l'Europe fera ainsi pressionpression sur ces discussions. Les nations européennes en discuteront le 21 septembre prochain. Si personne ne se met d'accord, le destin du thon rouge sera peut-être lié à la réussite des élevages, dont les premiers essais semblent concluants...