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La couleur bleue représente les émissions des molécules de l'atmosphère excitées par les particules chargées entrant en collision avec l'atmosphère le long des lignes de force du champ magnétique de Saturne, produisant une aurore.
Une deuxième structure presque identique, moins marquée et plus foncée, apparaît aussi à l'intérieur de la première. L'ensemble s'étend jusqu'à 78° de latitudelatitude nord.
Le pôle nord de Saturne et son étrange vortex hexagonal vus à une distance de 902.000 kilomètres. Crédit NASA / JPL
"C'est un phénomène vraiment très étrange
", déclare Kevin Baines, membre de l'équipe Cassini et spécialiste de l'instrument VIMS (visual and infrared mapping spectrometer) au JPL (Jet Propulsion Laboratory), Pasadena, Californie. "Nous n'avons jamais rien examiné de tel sur aucune autre planète. SaturneSaturne est entourée d'une atmosphèreatmosphère épaisse où les courants de convection et les formations cellulaires dominent, et c'est bien le dernier endroit où on pourrait s'attendre à découvrir une figure géométrique hexagonale aussi parfaite. Et pourtant, elle est là !
"
Cet hexagone est relativement similaire au vortex polairevortex polaire de la Terre, dont les ventsvents soufflent dans une configuration circulaire autour du pôle. Mais la comparaison s'arrête là, car sur notre planète sa forme est parfaitement arrondie. Sur Saturne, ce même vortex représente un hexagone parfait, et l'ancienneté de cette caractéristique - au moins 26 ans - semble exclure l'effet du hasard. Ses dimensions font que quatre terres pourraient y prendre place.
Les nouvelles images révèlent que la structure s'enfonce plus profondément à l'intérieur de l'atmosphère de Saturne qu'on ne le pensait d'abord. Tout un système de nuagesnuages circulent sous l'hexagone, qui semblent le parcourir comme s'il s'agissait de chevaux le long d'un champ de courses.
"Les différences entre l'aspect des deux pôles de Saturne sont vraiment stupéfiantes
", annonce Bob Brown, autre spécialiste de l'instrument VIMS à l'université d'Arizona, Tucson. "Au pôle sud nous avons une espèce d'ouragan avec un œil géant, et au pôle nord nous découvrons cette structure géométrique complètement différente
".
Jusqu'à présent, Cassini n'a encore pu observer l'hexagone de Saturne qu'au moyen de ses instruments sensibles à l'infrarouge, car le pôle nord est plongé dans la longue nuit polaire, qui dure une quinzaine d'années. Les images transmises ont été enregistrées dans une longueur d'onde de 5 microns durant une période de 12 jours commençant le 30 octobre 2006. Au cours des deux années à venir, la structure sortira progressivement de l'ombre et pourra apparaître en lumièrelumière visible.