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Ces images montrent un cratère d'impact de 6 mètres de diamètre avec un affleurement de glace. En quelque mois, de gauche à droite, la glace se sublime. Crédit : NASA/JPL-Caltech/University of Arizona
Depuis les missions Viking des années 1970, les planétologues savaient, sans en être sûrs, que de l'eau avait coulé en abondance sur Mars et devait toujours se trouver sous la surface, sous forme de pergélisolpergélisol très probablement. Cette dernière affirmation était en partie fondée sur des images de cratère d'impact, montrant que l'effet de la chute d'un petit corps céleste était similaire à celle de l'impact d'une pierre lancée dans un sol boueux.
Les sondes martiennes ultérieures comme les missions PhoenixPhoenix, MRO ou encore Mars express ne firent que confirmer la présence passée et actuelle d'eau sur la Planète Rouge et la Nasa vient aujourd'hui d'en apporter de nouvelles preuves en comparant à quelques mois d'intervalles des photos de régions du sol martien. On peut clairement y voir l'apparition de nouveaux cratères d'impact dont les profondeurs s'échelonnent entre 1 et 2,5 mètres et parfois l'apparition temporaires, à l'intérieur, de zones brillantes.
Plus de cent nouveaux cratères en un an
Même sur Terre, la chute de météorites est continuelle et il n'est donc pas surprenant de trouver le même phénomène sur Mars. Pour déceler de nouveaux cratères d'impact, les chercheurs de la Nasa profitent du fait que les instruments de MROMRO sont capables de fournir chaque semaine près de 200 photos de l'équivalent d'une région grande comme la Californie ! C'est ainsi que pas loin de cent cratères d'impacts récents ont été détectés depuis l'année dernière en comparant des photos d'une même région après deux passages de la sonde MRO.
Or, chaque fois qu'un cratère exhibe une zone brillante, cette dernière finit par disparaître en quelques semaines. C'est très précisément ce à quoi on s'attendrait dans les conditions régnant à la surface de Mars pour de la glace d'eau. L'exposition à la surface sous de faibles pressions et à des températures un peu plus élevées doit en effet déclencher la sublimation inexorable de cette glace.
Les cratères exhibant ce phénomène ont été détectés en général à mi-chemin entre les pôles et l'équateuréquateur, ce qui est plus bas en latitudelatitude que ce à quoi s'attendaient les chercheurs. Dans un cas, la quantité de matériau a été suffisante pour qu'un spectrespectre de bonne qualité puisse être mesuré par les instruments de MRO. Il s'agissait incontestablement de celui de la glace d'eau.
Un article sur cette découverte a été publié dans Science et selon l'un des chercheurs, la présence de cette glace pourrait remonter à une époque plus chaude de la Planète rouge, il y a seulement quelques milliers d'années. Rétrospectivement, les planétologues sont songeurs car si l'on regarde une carte dressée montrant la profondeur probable de couches de glace sous la surface de Mars, la sonde Vikingsonde Viking 2 n'aurait eu qu'à creuser qu'à une dizaine de centimètres pour révéler dès les années 1970 la présence incontestable de glace d'eau sur Mars !