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Surprise lors de l'analyse des images de la Mastcam (celle du mât) prises le 61e jour (martien) de la mission du rover Curiosity. La pelle vient pour la première fois de prélever un échantillon du sol et le téléobjectif de la Mastcam immortalise ce geste. Mais sur le sol, juste à côté, apparaît quelque chose de brillant, plutôt gris, de forme irrégulière, long de quelques centimètres.
L'apparence est celle d'un morceau de plastique. La Nasa n'estime pas avoir découvert là la trace du passage d'anciens Martiens ni d'extraterrestres négligents abandonnant leurs déchetsdéchets comme des touristes humains. Il s'agit vraisemblablement d'un fragment qui s'est détaché soit du rover lui-même soit, ce qui est beaucoup moins probable, du bouclier thermique durant la descente de la sonde dans l'atmosphèreatmosphère martienne.
Les scientifiques de la mission MSL ont l'œil : sur une image prise par la caméra Mastcam, avec l'objectif à longue focale, ils ont repéré une petite chose grise (dans le cercle noir, en bas), dont l'agrandissement (en haut) montre qu'elle est très probablement artificielle et donc d'origine humaine... © Nasa/JPL-Caltech/MSSS - Montage : Futura-Sciences
Attention aux contaminations sur Mars
La caméra de l'instrument ChemCam, avec son puissant téléobjectif, a observé l'objet plus en détail mais sa nature n'a pas encore pu être précisée. La découverte ennuie l'équipe de MSL (Mars Science LaboratoryMars Science Laboratory) car on ne sait pas de quelle manière cette matière plastiquematière plastique (donc organique, dirait un chimiste) peut fausser les mesures. Le sablesable prélevé par la pelle n'a pas été monté à bord de Curiosity, en attendant de s'assurer qu'il n'y a pas de contaminationcontamination possible. Faute de quoi les puissants instruments d’analyse (chromatographe en phase gazeuse et spectromètre de masse) risquent de trouver de complexes molécules à base de carbone dont l'origine serait purement terrestre...
Les débris éventuellement détachés des sondes martiennes sont un réel problème quand il s'agit d'analyser des échantillons du sol. La question se pose même pour des micro-organismesmicro-organismes car il est loin d'être impossible que quelques bactériesbactéries puissent survivre aux procédures de stérilisation des engins spatiaux. En 2006, une équipe de la Nasa estimait qu'un milliard de micro-organismes ont pu débarquer sur la Planète rouge à bord de SpiritSpirit et Opportunity et en 2007 on découvrait des bactéries dans les salles stériles de la Nasa où sont assemblées les sondes spatiales.