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Le singe Magot
Le Magot est originaire du Maroc. On le trouve dans différents atlas marocains dont les forêts de cèdres du Moyen-Atlas, près d'Azrou, les lacs d'Igoulmamneau dans le moyen atlas oriental (le Djabal Tazaga) généralement entre 1200 m et plus de 2000 m et dans le versant nord du haut atlas central (les gorges d'Ahansel et celui d'Akhacham).
Le climatclimat de ces régions est dit tempéré, c'est-à-dire avec des fortes variations de conditions : été chaud et sec, hiverhiver froid et enneigé. Ceci constitue une exception pour les singes : la plupart des espècesespèces vivent dans des zones à climat chaud. Les magots présentent des adaptations importantes aux variations climatiques :
- fourrure (poil d'été court et poil d'hiver long, changement de poil au printemps)
- absence de queue longue (2cm, diminution de la surface corporelle exposée au froid)
- rythme de reproduction strictement saisonnier
On le trouve aussi en d'Algérie et à Gibraltar où il est le seul singe à vive dans la nature en Europe.
L'aire actuelle du magot est le vestige d'une distribution beaucoup plus vaste qui couvrait l'Europe et toute l'Afrique du Nord (de l'Egypte jusqu'au Maroc). Les glaciationsglaciations l'ont fait disparaître du sol européen. En Afrique du Nord, l'aire s'est considérablement réduite et morcelée depuis trois siècle, essentiellement par la suite de la réduction des habitats favorables (déforestationdéforestation, développement des pâturages, dérangement).
Le Magot est actuellement une espèce menacée. On estime la population sauvage à environ 20 000 individus (Maroc et Algérie). La discussion continue à propos des origines des singes de Barbarie du Gibraltar. Quelques zoologisteszoologistes insistent sur le fait que la population actuelle regroupe les derniers survivants d'une population dont les restes fossilesfossiles sont retrouvés à travers l'Europe ; alors que d'autres disent qu'ils ont été apportés à travers le détroit de Gibraltar par l'homme.
Sur la roche du Gibraltar, ils causent parfois des dégâts en descendant sur la ville à la recherche de nourriture. Non seulement ils voleront la nourriture, mais leurs curiosités les mène à étudier, et à voler, n'importe quel objet qui les intéresse. La vengeance est difficile parce qu'ils disposent de sentinelles pour garder la bande, et ils ont la vue très bonne.
Même ceux qui prennent la nourriture dans la main sont trop circonspects pour être attrapées facilement.
Bajoue
Une petite colonie de 40 Magots est devenue spécialement célèbre. Ils ont même joué un rôle important dans l'histoire politique de l'Angleterre.
Une légende ancienne prédit le départ des Anglais du rocher de Gibraltar si les Magots venaient à disparaître.
Chaque fois que cette petite population de singes diminuait, on importait de toute urgence quelques Magots du Maroc.
En été 1942 cette population fût décimée et par dépêche urgente, le Premier Ministre Anglais, Winston Churchill, demanda quelques singes à son haut commandement d'Afrique du Nord. Depuis 711 après J-C., on mentionne les magots de Gibraltar.
Actuellement ils sont soignés par l'armée britannique, et dépendent du ministre de la guerre, qui prend en charge leurs frais de nourriture, soit 4 pences par singe et par jour.
Ils sont maintenant semi domestiqués. La longueur des canines chez les mâles et les femelles est très différente (dimorphisme sexueldimorphisme sexuel). Chez les mâles, la croissance des canines est terminée à l'age de 7 à 8 ans. Elles peuvent atteindre des longueurs de 3 cm pour les canines supérieures et 1,5 cm pour les inférieures. C'est une arme redoutable.
En vieillissant, les mâles usent leurs canines et elles se cassent souvent. Les canines des femelles sont petites et ne dépassent le niveau des autres dents que de quelques millimètres.
Le magot possède 32 de dents
Les incisives
Les canines
Les molaires
Les magots sont des singes qui ont une vie sociale très importante.
Ils vivent en groupe de 20 à plus de 100 individus.
Le sexe ratio est en général équilibré.
Le chef du groupe est toujours un mâle adulte mais les femelles constituent l'élément stable
du groupe (matrilignage).
Le claquement des dents
C'est un plantigradeplantigrade qui vit en bandes dirigées par un mâle dominant, mais la hiérarchie sociale chez les magots est en principe linéaire. Chaque individu occupe une place sociale déterminée .Les filles "héritent" du statut social de leur mère et occupent une place hiérarchique proche d'elle. Chez les mâles, l'acquisition du rang social se passe différemment. Si, chez les jeunes mâles (juvéniles et adolescents), c'est l'âge qui détermine le rang social (un mâle de 5 ans domine celui de 4 ans, qui domine lui-même celui de 3 ans), chez l'adulte, plus que la force physique, c'est la faculté de créer et d'entretenir de bonnes relations avec d'autres mâles du groupe. Ceux-ci lui servent d'alliés lors de conflits et lui permettent ainsi de s'imposer.
Le sex-ratio est équilibré, légèrement en faveur de la femelle. Chaque groupe a son propre espace vital .La vie en groupe se caractérise par un riche éventail de comportements sociaux. Elle nécessite un système de communication élaboré, à base de sons, attitudes et gestes mimiques.
La femelle en chaleur s'accouple avec plusieurs mâles. De ce fait, les paternités ne sont pas connues. La relation mère -enfant est très intense et durable. Les relations entre femelles en parenté (grand-mères, mère, sœurs, tantes, cousine) sont entretenues et renforcées durant toute la vie.
Une expression amicale ou soumise
La vie en groupe est régie par des relations personnelles, qui concernent chaque individu. En règle générale, les mâles participent à l'éducation des petits et il n'est pas rare de voir un mâle porter un petit. Son habitat préféré est le causse boisé, creusé de cavernes et de trous, où il s'abritera la nuit pour dormir et se protéger des prédateurs.
Le jour, il y recherchera sa nourriture composée de fruits, herbes, graines, écorces, bourgeonsbourgeons, bulbes, tuberculestubercules de racines de palmier et insectesinsectes, qu'il trouve en soulevant des pierres. Y compris des feuilles, ainsi que des scorpions et toutes les autres petites créatures incapables de se cacher assez rapidement.
Il n'y a aucune saisonsaison de multiplication réglée, et des bébés peuvent être soutenus à tout moment pendant l'année. La période de gestationgestation est de 210 jours, environ un mois plus long que n'importe quel autre macaque. Les bébés sont presque chauves à la naissance et sont nourris par la mère pendant environ une année. Pour tous déplacements, il s'agrippe lui même au poil de sa mère.
Le père est connu pour aider le bébé occasionnellement.
Une expression agressive
Leur rut est strictement saisonnier, juste avant l'hiver. Les bébés, nés après une gestation d'environ 5 mois et demie, sont bruns foncé, presque noirs.
Ils auront, avant l'hiver, un bon pelage pour se prémunir contre le froid.
Le jeu
Le jeux des jeunes Magots sont le vecteur dominant pour les apprentissages, tant sur le plan moteur que social, la plupart des comportements étant acquis et non innés chez les singes.
La longueur de la jeunesse, caractérisée par les jeux, est un indicateur d'évolution : les espèces les plus évoluées ont une période de jeunesse très longue.
L'épouillage
Il ne s'agit pas seulement du nettoyage de la fourrure, mais surtout d'un comportement ritualisé exprimant une relation positive. La fréquence et le sens dans lequel se fait l'épouillage sont souvent corrélés avec le rang social des individus, l'inférieur épouillant plus souvent le supérieur.
La bouche en cul de poule
Voici un exemple de scène typique :
Il s'agit de deux mâles qui communiquent avec un bébé.
Un mâle emprunte un bébé à sa mère et l'apporte vers un autre mâle.
La présence du bébé facilite la rencontre amicale des deux mâles et permet le contact direct entre eux.
Le bébé leur sert d'intermédiaire passif.
Les prédateurs
Les prédateurs des magots sauvages sont le chacalchacal, les chienschiens sauvages, le renard et probablement les rapacesrapaces ainsi que les hommes.
Ci après la proposition de sujet de thèse :
"Encadrants : Jean-Sébastien Pierre et Nelly Ménard (UMR 6552, Rennes1)
Modélisation de l'influence de la démographie sur la cohésion des groupes et les modalités de dispersion des animaux chez les espèces à femelles philopatriquesphilopatriques - Le cas du magot (Macaca sylvanusMacaca sylvanus). Chez les espèces où les femelles sont philopatriques (de nombreux mammifèresmammifères sociaux), les femelles tendent à rester ensemble sur le domaine où elles sont nées. Il existe souvent une migration asymétriqueasymétrique des deux sexes qui implique que le brassage des individus au sein de la population se fait principalement par les migrations des mâles.
La formation de nouveaux groupes qui se fait par la division de groupes existants, constitue donc le mode essentiel de dispersion des femelles. Ces divisions ont lieu généralement lorsque le groupe a atteint un seuil critique au regard de différents facteurs, qu'ils soient d'ordre écologique (relation entre taille des groupes et taille des ressources exploitables, relations taille des groupes et stratégies antiprédation) ou d'ordre social (degré de compétition, diminution de la cohésion entre sous-groupes).
La première conséquence de ces divisions est de ramener les groupes à une taille acceptable pour l'espèce compte tenu des conditions de l'environnement.
Ensuite, les conséquences portent sur les divergences des nouveaux groupes par rapport au groupe initial en terme de degré d'apparentement, apport d'individus étrangers, redistribution éventuelle des ressources, relations entre les nouveaux groupes (compétition).
Enfin, ces événements particuliers de la dynamique d'une population peuvent avoir des implications majeures sur leur structuration génétiquegénétique (Melnick & al., 1984, Pope, 1992). On peut attendre la plus grande différenciation génétique intergroupes au sein de la population lorsque les divisions se font entre les lignées de femelles philopatriques (Chesser, 1991). La proportion de variance génétique parmi les lignées dépend de la taille des lignées et du nombre de mâles reproducteurs dans les groupes. On trouve la plus grande différenciation génétique quand un seul mâle est reproducteur au sein d'une même lignée.
Le modèle utilisé pour notre étude sera le magot (Macaca sylvanus), espèce vivant en groupes multimâles - multifemelles dans lesquels les femelles sont philopatriques et les mâles migrent à l'âge adulte. Deux populations ont été observées pendant 10-12 ans. Les généalogies au sein des groupes sont connues ainsi que les migrations des mâles. Les distances interindividuelles ainsi que les relations sociales ont été échantillonnées au cours des observations. Les données démographiques obtenues serviront à cette étude. Nos résultats ont montré qu'au delà d'un certain seuil, un groupe de magot était susceptible de se diviser en plusieurs nouveaux groupes. Cette division se fait entre les lignées matriarcales et suscite une recrudescence des migrations de mâles.
Nous nous proposons de modéliser les mécanismes de distanciation des individus qui pourraient conduire à une division de groupe afin de cerner dans quelle mesure des proximités aléatoires suffiraient à expliquer la division au delà d'une certaine taille par formation de «clusters» et perte de cohésion du groupe. Compte tenu des capacités cognitives des espèces étudiées, les résultats devront être modulés par l'analyse d'autres facteurs susceptibles d'influer tels les capacités individuelles à maintenir un réseau de relations plus ou moins élargi (Henzi & al., 1997).
Les singes magots mesurent environs 40 cm de hauteur au garrot pour une longueur (tête- callosités) de 60 cm
Les callosités fessières sont des épaississements cornés de la peau qui facilitent la position assise.
Le poil d'hiver est gris/brun et très long (10 cm).
Le poil d'été est brun/roux et court (1 à 2 cm).
Petite Femelle
MAGOT
de 2 ans
et 4 mois
Le Magot est aujourd'hui un animal protégé par la CONVENTION DE WASHINGTON