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    Perçues comme innovantes, voire révolutionnaires, elles modifient notre rapport à notre usage quotidien de l'informatique. Pourtant, ces objets nés du succès des smartphones tactiles ne bouleversent pas la réflexion autour de la technologie, loin de là. Mais ils changent l'accès et l'usage des contenus, et amènent le smartphone, la console de jeux et l'ordinateurordinateur à converger vraiment. Mais ce qui est présenté comme une révolution est plutôt une évolution...

    Les tablettes bénéficient d'une technologie évoluée, basée sur des concepts existants, mais développés. Ici, l'iPad 2, sorti en mars 2011, dont la nouveauté mise en avant était sa plus grande finesse (33 %) par rapport au premier iPad. © Apple

    Les tablettes bénéficient d'une technologie évoluée, basée sur des concepts existants, mais développés. Ici, l'iPad 2, sorti en mars 2011, dont la nouveauté mise en avant était sa plus grande finesse (33 %) par rapport au premier iPad. © Apple

    Si les usages au cœur de ces tablettes modernes sont simplifiés, ils ne sont pas originaux. Par sa jeunesse, le format tablette est surtout utilisé pour des activités « évidentes », très largement tournées vers la consommation de contenus plus que vers leur production. La « révolution » affichée des tablettes n'est pas tant dans la création de nouvelles activités que dans le remodelage des existantes, vers plus d'instantanéité. La tablette amène le smartphone, la console de jeux et l'ordinateur à converger.

    Tablettes : ludiques mais peu précises

    Pour autant, il y a des limites. Quand l'écran lui-même devient l'interface, l'utilisation devient plus ludique mais également moins aisée pour des actions demandant une grande précision ou de l'endurance. Si une tablette convient à une écriture courte, comme un e-mail, la surface de l'écran n'égale pas le confort d'un clavierclavier pour des séances plus longues. De même qu'un stylet ou une souris sont nécessaires pour dessiner avec détails. Ce sont ces utilisations immédiates et ludiques que les constructeurs encouragent, par leur communication et la mise en avant d'applications et de contenus utiles, amusants mais peu productifs.

    L’iPad, idéal pour la présentation de photographies et de vidéos, moins pour la production de contenus sans accessoire externe.<br />© Tatsuo Yamashita, Creative Commons

    L’iPad, idéal pour la présentation de photographies et de vidéos, moins pour la production de contenus sans accessoire externe.
    © Tatsuo Yamashita, Creative Commons

    Ces usages sont surtout en pleine constructionconstruction, et il s'agit, aujourd'hui, bien plus d'un outil de consultation et de présentation que de création de contenus, multimédia ou non. De grandes entreprises, comme Adobe (à l'origine du logiciellogiciel graphique Photoshop ou de montage vidéo Premiere), s'intéressent à ce nouveau format et offrent pour le moment des versions très simplifiées de leurs logiciels destinés aux PCPC, à la fois pour tenir compte d'un matériel moins puissant et d'un contrôle (le doigt) gérant difficilement les interfaces complexes. Des limites qui, dans le futur, devraient trouver leurs contournements.

    L'ère « post PC »

    La tablette est, au final, rien moins que le symbole de l'ère « post PC ». La vision « post PC » est celle d'une informatique non plus limitée à l'ordinateur, mais intégrée partout dans l'environnement quotidien. Depuis 2007, AppleApple enrichit ce thème avec ses « iDevices », les iPhoneiPhone et iPadiPad, qui empiètent peu à peu sur les usages avant dévolus à l'ordinateur, fixe ou portable, par les actions les plus simples et communes, la consommation de jeux, de sites Web et de multimédia.

    Au point de mettre à mal l'offre la moins qualitative côté PC. Quand l'année 2009 était celle des netbooks, ordinateurs ultra portables destinés à une utilisation légère, 2011 a été celle de leurs concurrents « tout tactile », lancés l'année précédente. Avant roi, le netbook est en passe de se marginaliser, au point que de nombreux constructeurs abandonnent aujourd'hui sa production au profit du format à la mode, à la manière de Sony, Dell ou SamsungSamsung. Si la disparition du PC n'est pas pour demain, ces nouveaux objets amènent ceux-ci à évoluer vers de nouveaux formats plus intuitifs et surtout, plus légers.