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Depuis des millénaires, l'Homme lutte contre les éléments qui le menacent. Il cherche à modifier le temps et le climatclimat pour accroître ses ressources en eau et combattre les conditions météorologiques défavorables. Les méthodes employées ont évolué au gré des croyances, des connaissances et des moyens disponibles.
Cessna 210, équipé d’un générateur d’iodure d’argent pour l’ensemencement des nuages. © Christian Jansky, CC BY-SA 2.5
Les clés de la modification artificielle de la météo
On a compris que les systèmes météorologiques faisaient intervenir des quantités d'énergie si prodigieuses qu'il était impensable de créer artificiellement des nuages capables de fournir une quantité appréciable de pluie. Il n'est pas non plus possible de modifier la trajectoire du ventvent pour augmenter les concentrations en vapeur d'eau dans une région donnée. La seule approche envisageable pour modifier le temps consiste à tirer parti de la sensibilité de certains paramètres microphysiques dont on pourrait infléchir sensiblement l'évolution naturelle à l'aide de petites perturbations.
L'origine des techniques modernes de modification artificielle du temps remonte à la découverte, en 1875, du rôle des aérosolsaérosols dans la formation des nuages ; à l'observation, en 1911, de la croissance rapide des cristaux de glace lorsqu'ils sont en présence de nombreuses gouttelettes d'eau liquide surfondue ; puis à la mise au point, en 1946, de méthodes permettant de provoquer la congélation des gouttelettes d'eau surfondue et de les transformer en cristaux de glace.
Des moyens importants, des objectifs pas toujours très pacifiques
On compte aujourd'hui dans le monde plus d'une centaine d'opérations, menées dans une cinquantaine de pays. Les moyens déployés sont parfois considérables. On a pu s'en rendre compte lors des Jeux olympiques de Pékin, en 2008, quand la Chine s'est organisée pour empêcher la pluie de gâcher cette grande fête. Dans ce pays, le bureau de modification artificielle du temps disposerait aujourd'hui de 40 avions, 8.000 lance-roquettes, 8.000 pièces d'artillerie antiaérienne et serait capable de mobiliser près de 40.000 personnes pour limiter la pluie et la grêle ou, au contraire, lutter contre la sécheressesécheresse.
La lutte contre la météo demande des moyens importants. Sur ce dessin, principe de l’ensemencement des nuages par un projecteur de particules au sol ou en avion. © Doofi, Domaine public
Les tentatives menées pour contrôler les nuagesnuages et les précipitationsprécipitations ont le plus souvent un objectif humanitaire. Elles peuvent aussi parfois avoir des objectifs moins pacifiques et être utilisées comme des armes tactiques visant à détruire les récoltes, à limiter les ressources en eau d'une région rivale, ou à embourber les troupes ennemies pour réduire leur vitesse de déploiement. La formation de brouillardsbrouillards a aussi été envisagée pour réduire la visibilité et dissimuler des navires de guerre ou des moyens logistiques. Ces tentatives de modification du climat à des fins militaires sont interdites par une résolutionrésolution des Nations unies du 10 décembre 1976, entrée en vigueur le 5 octobre 1978. Malgré cet accord, toutes les velléités d'utiliser la modification artificielle du temps en cas de conflit ne sont pas éteintes.