au sommaire
La chasse d'éclairs
Afin de réaliser des clichés d'éclairséclairs, je pratique ce qu'on nomme couramment des chasses d'oragesorages. En fait il s'agit de photographier ces phénomènes sur le terrain. Pour avoir le maximum de chances de capturer la foudrefoudre sur la pellicule, il faut connaître tout d'abord le matériel et la technique photographique appropriés.
J'utilise deux appareils (un MINOLTA 404 SI et un COSINA CT1 Super) en pose longue B sur trépied, et actionnés par le déclencheur souple afin de ne pas bouger le matériel pendant le temps d'exposition (voir photo ci-dessus. Ce dernier varie de nuit de quelques secondes à 1 ou 2 minutes suivant la luminositéluminosité ambiante (lumières de ville ou non, nuit claire...)Des pellicules de sensibilité 100 ou 200 iso donnent de bons résultats pour ce type de photographiesphotographies, éventuellement du 400 iso.
J'ai réussi en 2001 un cliché d'éclairs en 800 iso, mais ce type de film est plus difficile à gérer pour le temps de pose. L'appareil COSINA est entièrement manuel, et donc plus résistant.
A noter que les photos sont réalisées en milieu nocturnenocturne afin de ne pas surexposer le film, étant donné le long temps de pose.
Les photos ci-dessus montrent également ma voiturevoiture servant pour les chasses d'orages, notamment équipée pour y faire des clichés à l'intérieur par fortes pluies, ou par ventvent violent. Cependant, la plupart des photographies sont faites en extérieur par commodité, en raison du manque d'espace et d'orientation possible dans cet habitacle restreint.
Par ailleurs, j'utilise des cartes de détection d'impacts de foudre sur internetinternet, afin d'évaluer l'approche d'un foyer orageux. Ci-dessous deux exemples de sites fournissant de tels renseignements : http://www.blikseminslagen.com/ et http://www.wetterzentrale.de/pics/Rsfloc.html
Enfin, le dernier point et non des moindres est la connaissance du terrain sur lequel je pratique cette passion. En effet, il me faut bien connaître les différentes routes pour ne pas perdre de temps à chercher mon chemin ou à éviter les bouchons. En outre, il est nécessaire également de rechercher les endroits surélevés afin de surplomber de beaux panoramas.
De plus je dois juger si certains lieux peuvent devenir dangereux par temps d'orage, risquant d'être inondés ou encombrés de branches arrachées par des vents violents. Cependant les paramètres précédents peuvent ainsi me conduire à choisir un endroit isolé et exposé au foudroiement. C'est vrai qu'il est difficile de ne prendre aucun risque dans ce type d'activité, mais je réduis le danger au maximum, sachant que le risque zéro n'existe pas, et qu'il faut l'accepter si je désire réaliser de superbes clichés de foudre.
Alors vous vous demandez peut-être pourquoi une telle prise de risque, alors que personne ne m'y oblige.
En fait, il s'agit là au départ d'une véritable passion pour les phénomènes orageux depuis l'enfance. Ainsi je ne recherche pas uniquement la réalisation de photographies d'éclairs, mais aussi la sensation de vivre pleinement les émotions intenses ressenties lors d'un orage. En effet, durant ces moments privilégiés, les sens sont en éveil par l'émerveillement, mais aussi par une forme d'instinct de survie.
Le risque principal encouru reste avant tout celui du foudroiement, même s'il existe d'autres dangers, tels que les inondationsinondations, les conséquences de vents violents... De plus, j'ai l'impression de vivre presque dans une autre dimension, où règne le gigantismegigantisme et la puissance d'un système orageux.
J'espère avoir réussi à vous faire partager cette passion durant cette lecture, et vous en remercie vivement.
Ce document et les photographies furent réalisés par Philippe TALLEU (chasseur d'éclairs) avec l'aimable participation d'Emmanuel WESOLEK (diplômé en climatologieclimatologie) pour les explications scientifiques.
Merci à Philippe Talleu La passion en un éclair