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La météorologiemétéorologie européenne apparaît au XVIIe siècle comme une science, ou plutôt comme un élément important en astronomie.
Le décollage économique est engendré par l'exploitation du Nouveau Monde (trésors et mines, sans compter les nouvelles plantes cultivées), ayant permis la multiplication par dix, environ, en un siècle, de la quantité d'or et d’argent en Europe et facilité l'éclosion des sciences.
L'invention du baromètre et du pluviomètre
Avec le thermomètrethermomètre1 l'instrument clé en météorologie est le baromètrebaromètre inventé en 1643 par Torricelli, le successeur de GaliléeGalilée comme physicienphysicien et mathématicienmathématicien à la cour de Toscane. Cet instrument est contemporain du pluviomètrepluviomètre de Castelli (1639), ce dernier étant lui-même un élève de... Galilée et le maître... de Torricelli.
Si les stations les plus anciennes de mesures continues des températures (présentées dans le tableau) sont largement postérieures, c'est bien à la cour du mécène de Torricelli et auparavant de Galilée, le grand-duc de Toscane Ferdinand II de Médicis, souvent considéré comme l'inventeur du thermomètre en 1654, grâce à l'approfondissement de leurs travaux et de ceux du médecin Santorio Santorio, que s'amorce le développement de la météorologie.
Le père jésuite flamand Verbiest (Pittem 1623 - Pékin 1688) devint responsable des mathématiques, astronome et donc mandarin auprès de l’empereur Kangxi ou K’ang-hsi. Ce dernier régna de 1661 à 1722 et favorisa, lors d’un âge d’or chinois, entre autres l’introduction de la science occidentale, l’aménagement des berges des fleuves et la consolidation administrative du pays. © Domaine public
L'Academia del Cimento
L'approche expérimentale fait un bond en avant avec l'Academia deldel Cimento fondée en 1657 à Florence. Partout, y compris en Chine, l'expansion coloniale européenne permit la diffusion de ces instruments.
Enfin, l'association de la médecine à la climatologieclimatologie est importante durant cette large période qui, partie de la Renaissance, se prolongera jusqu'aux avancées de Pasteur à la fin du XIXe siècle. Elle est donc d'une importance quasi-exclusive concernant une approche microbienne de la maladie, reléguant l'approche environnementale dans les « vieilles Lunes », avant le retournement de la tendance de ces dernières décennies, sous l'impulsion des études sur le changement climatiquechangement climatique.
Les stations météorologiques
Le cas de la station météorologique de Lima (Pérou), créée en Amérique dès le milieu du XVIIIe siècle, ressort de cette dernière approche à la connexion de médecine et de la science alors que les jésuites combineront toujours astronomie et ensuite climatologie dans leurs observatoires.
Au milieu du XIXe siècle, un réseau mondial de météorologie, en particulier grâce aux observatoires jésuites d'astronomie et de géophysique, se mettra en place dans de nombreux pays bien avant à la création de services météorologiques étatiques2-3.
La fin du XXe siècle a vu le passage d'une histoire événementielle à une ou plutôt des histoires stratifiées ou sérielles, dont l'histoire du climat. Elle a vu également la fusion entre sciences dites anciennement « molles », dont l'histoire, et celles dites « dures », telle la dendrochronologiedendrochronologie (étude de l'âge des arbresarbres grâce à leurs cernes de croissance), pour ce qui nous intéresse, au profit d'une seule science, ici, la paléoclimatologie4.
Sources :
1. J. Labrousse, (2011) Une brève histoire de la mesure de la température: 173-178. In: ClimatClimat : une planète et des hommes, Cherche Midi.
2. A. Udías, (2003) Searching the heavens and the history of Jesuit observatories, Kluwer.
3. A. Terneus, A. Gioda (2006) Advances in Geosciences, 6: 181-187.
4. G. Simon, (2008) Sciences et histoire. NRF, Gallimard.